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Une mesure gouvernementale aux antipodes de la laïcité : la salubrité à Conakry

Selon le dernier communiqué relatif au conseil des ministres, 63 dépôts anarchiques d’ordures ont été identifiés à Conakry et l’Union européenne ne soutiendra la Guinée que dans le traitement de 30 dépôts anarchiques.

Cela revient à dire, pour un pays qui compte fortement des aides publiques du développement en dépit de ses richesses,  que la question de la salubrité publique continuera à faire chemin à Conakry. Cette problématique va continuer aussi longtemps qu’elle sera mal posée.

La question de la salubrité publique relève de l’ordre public. Cela dit, dans l’ossature gouvernementale actuelle,  le ministère de la sécurité et de la protection civile à côté des autres ministères doivent piloter le projet d’assainissement. L’implication du Ministère de la sécurité et de la protection civile dans l’opération prend tout son sens quand le gouvernement qualifie les localisations des dépôts d’anarchiques. Mais hélas !

En revanche, le gouvernement décide d’ériger les dimanches de 6h à 11h en République de Guinée à la salubrité publique. Une mesure salutaire si nous étions dans un pays autre que laïc où une confession religieuse n’organise pas le culte collectif le jour choisi. Où la parité entre les religions ? Pourquoi pas un vendredi de 12h à 17h ? Chose qu’on pourrait appeler la conduite du service public sous d’autres formes. À moins qu’on veille faire savoir que cette opération ne concerne que ceux qui ne sont pas religieusement occupés !

En somme, Kigali n’est pas Kigali par amateurisme. C’est le fruit d’un travail collectif sans discrimination savamment orchestré et huilé par un leadership éclairé et visionnaire. Comme cela se fait ailleurs, c’est de créer les conditions pouvant permettre aux PME d’émerger dans ce secteur. Encore une fois,  je ne suis pas pour qu’on érige des dépôts à Conakry encore moins à Dubreka.

À défaut d’une unité de transformation des déchets en sources d’énergie, le gouvernement peut conclure un accord de partenariat pour exposer les déchets plastiques guinéens dans les unités de transformation en sources d’énergie dans les pays comme le Brésil et le Portugal. À côté de cela, dans les pays où les déchets peuvent être recyclés.

Toutefois, cette question manque de vision. Cela explique à nouveau le manque de leadership au sommet de notre pays. Sinon que cette question est juridiquement traitée, elle révèle à la compétence des collectivités locales.

 

Fodé BALDE

Jeune Républicain

La Guinée d’abord

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