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Pourquoi faut-il plus que jamais investir dans l’éducation en Afrique ?

Tribune. L’éducation… plus qu’un secteur, c’est un pilier de l’humanité. C’est grâce à l’éducation que l’homme et la femme évoluent, s’élèvent, construisent, transmettent, forment leurs semblables. Or, devant les actualités, tout  porte à croire que sa version profane a peu à peu été détrônée en silence, au profit d’une autre, dogmatique. Ne serait-il pas grand temps de rectifier le tir en investissant dans l’instruction ? L’Afrique compterait environ 260 millions d’élèves répartis dans 1,5 million d’écoles et environ 27 millions d’étudiants sur une population de 600 millions de personnes âgées de moins de 25 ans. Pour ces scolaires et étudiants, les gouvernements africains consacrent environ 5 % de leur PIB, soit le deuxième  investissement de ce type plus élevé au monde.

Or, il y a ce rapport de la Banque africaine de développement selon lequel il existe également un déficit annuel de 40 milliards de dollars. Comment est-ce possible lorsqu’on sait que l’Afrique autorise les investissements directs étrangers à 100 % dans l’éducation ? Cette situation est particulièrement paradoxale lorsqu’on sait, par exemple, que l’Afrique subsaharienne est la deuxième plus grande région connectée de la planète, avec 400 millions d’utilisateurs de smartphones. Ne s’agit-il pas là d’un signe de croissance économique, intrinsèquement lié à celle du système éducatif ?

Sans cet argent, il est impossible de mettre en place les programmes nécessaires pour remplir plusieurs objectifs : optimiser les dépenses liées à l’instruction, mobiliser des ressources supplémentaires, renforcer le suivi des dépenses publiques, créer de fonds de financement basés sur la performance afin d’améliorer la qualité du corps enseignant et réduire le redoublement de l’école.

Investir dans l’éducation en Afrique, plus qu’un geste symbolique ou humanitaire

À l’horizon 2050, la jeune population mondiale sera composée à 35 % d’Africains, contre 15 % seulement en 2000. Pour l’heure, 30 % de la population africaine a moins de 14 ans et la tendance est tournée vers une éducation de qualité et dématérialisée, surtout si elle porte le sceau d’un investissement étranger.

Avec une croissance estimée à 170 millions d’enfants d’ici 2030 selon l’Unicef, le Berceau de l’Humanité n’a jamais aussi bien porté son nom.

Si ces informations chiffrées peuvent sembler anodines, soulever quelques brèves interrogations, il est important de voir au-delà, car cette jeune population a de l’ambition. En la soutenant financièrement, au fil du temps, les investisseurs seront à l’origine d’une croissance capable de surpasser celle des États-Unis ou même de la Chine ! Mieux encore, ils l’aideront, peut-être, à déraciner durablement les conflits qui gangrènent actuellement ce continent au potentiel incroyable.

Il est grand temps pour les investisseurs et entrepreneurs étrangers ou Africains de se tourner vers leur propre avenir, qui se trouve en Afrique. Les financements manquants permettront enfin aux gouvernements africains d’assouplir les règlementations, de raccourcir les délais de traitement, de former les enseignants pour ne citer que ces besoins.

Préparer l’avenir maintenant

L’éducation en Afrique est le socle d’une plus-value qui peut sembler abstraite pour l’heure, toutefois, il n’est jamais trop tôt pour poser les jalons d’un mouvement capable de casser, de remplacer les codes actuels pour une version améliorée, performante.

J’ai eu la chance il y a 2 ans de rencontrer, Fred Swaniker le charismatique fondateur de l’African Leadership University à l’île Maurice.

Aujourd’hui, l’African Leadership University est en train de former en Afrique des centaines de leaders qui manquent cruellement chaque année à l’Afrique, avec des méthodes innovantes, audacieuses, totalement disruptives dans le contexte éducatif africain où tout doit être refondé.

Les talents africains doivent montrer la voie et bâtir l’Afrique de demain.

Comment aider l’Afrique dans le secteur de l’éducation?

On devrait suggérer aux sociétés qui investissent en Afrique de se préoccuper davantage aux ODD (Objectifs de développement durable) et plus précisément les ODD 4, disposer d’une éducation de qualité, l’ODD 5 disposer d’une égalité Homme et Femme à l’école et dans l’entreprise, les ODD 8 favoriser le travail décent afin de réduire les inégalités (ODD 10)

Dans notre entreprise, nous nous intéressons de près à cette problématique. Pour comprendre la réalité du contexte, en tant que co-fondateur de la plateforme web Talenteum.africa, je me suis tout simplement tourné vers les talents de la communauté de Talenteum. Une question : quel facteur principal pourrait expliciter la montée de la violence dans l’Afrique subsaharienne ? Les réponses sont unanimes, qu’elles proviennent du Bénin, du Niger, du Nigeria : la défaillance éducative.

En tant qu’investisseurs et entrepreneurs, nous avons tout à gagner en agissant concrètement dans ce secteur : mettons de côté nos habitudes d’immédiateté.

Investir dans l’instruction africaine ce n’est pas assister, mais jouer un coup de maître sur le grand échiquier économique mondial.

 

Par Nicolas Goldstein

Administrateur de la FrenchTech Maurice, et co-fondateur de Talenteum.Africa, très impliqué dans l’écosystème des nouvelles technologies et des startups dans la région Océan indien et en Afrique. Il se consacre à la croissance de son entreprise Talenteum.africa qu’il a fondée avec John Benatouil afin de donner la chance à des talents à haut potentiel en Afrique de travailler à distance pour des entreprises internationales.

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