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La cybersécurité étant l’affaire de tous, les Etats doivent former le continent africain aux enjeux numériques

Cybersécurité en Afrique, un atout de taille face aux nouvelles menaces. Si le développement rapide du numérique entraîne des transformations aussi profondes que prometteuses, il ne faut pas minimiser les risques qui les accompagnent. Le cyberespace est plus que jamais le nouveau terrain de guerres silencieuses, mais potentiellement dévastatrices. La défense des écosystèmes numériques est un enjeu central pour la sécurité des Etats comme des entreprises. Cette souveraineté numérique ne peut être protégée que par un volontarisme politique fort, reflété par l’élaboration de stratégies nationales dédiées à la cybersécurité.

La cybersécurité est un domaine vaste et complexe, où les acteurs publics ne peuvent faire cavalier seul. Dans le but de construire une réponse adaptée aux nouveaux enjeux du numérique, il est crucial de mobiliser le secteur privé comme le secteur public, et non plus les opposer. Globalement, les acteurs du numérique doivent s’associer aux Etats, aux opérateurs, aux autorités de régulation et à la société civile : cette synergie est nécessaire pour bâtir les meilleurs écosystèmes.Le Cyber Africa Forum, qui s’est tenu à Abidjan du 7 au 9 juin, a notamment permis de rappeler l’engagement des entreprises en faveur de la sécurité numérique sur le plan législatif dans un monde où le numérique n’a plus de frontières.

La protection numérique des Etats repose sur le hardware et le software

La cybersécurité est liée à la souveraineté numérique. Les Etats doivent pouvoir contrôler la manière dont leurs canaux de communication sont protégés. Cette protection repose sur deux piliers. Le hardware, d’une part, par la création de data centres. Des centres de données installés localement sur le continent africain permettent aux acteurs locaux de garder le contrôle sur leurs écosystèmes numériques, et d’appliquer leur propre législation. Le software, d’autre part. Il est nécessaire de mettre en place des politiques d’éducation aux enjeux numériques, dans des centres de formation ou des hubs technologiques, où des développeurs, des experts nationaux, des chercheurs et des étudiants peuvent échanger et acquérir des compétences digitales.

La cybersécurité étant l’affaire de tous, les Etats doivent former le continent aux enjeux numériques

Si la cybersécurité est centrale pour les Etats, c’est aussi parce que c’est un enjeu qui touche tous les secteurs et tous les publics. La société civile jouit autant de la révolution numérique qu’elle en subit les menaces. C’est pourquoi nous devons œuvrer à un climat de confiance quant au digital. Cela passe par une philosophie de transparence avec le public. Il faut mettre en lumière les risques en matière de cybersécurité et communiquer autour des défis que nous devons relever.

Ces dernières années, l’opinion publique et les médias se sont saisis de la question de la protection des données personnelles et de notre rapport à la vie privée. Cette prise de conscience est grande avancée. Elle renforce également l’idée que chacun doit veiller à sa sécurité numérique et que la confidentialité n’est pas négociable. Les Etats et les gouvernements ont ici leur rôle à jouer : ils doivent sensibiliser les citoyens et mener des opérations de communication accessibles au plus grand nombre, pour former les populations aux menaces potentielles. L’éducation numérique doit accompagner la réalité des usages, et donc commencer dès le plus jeune âge. L’école est le lieu idéal pour se former : les étudiants d’aujourd’hui seront la force vive numérique de demain.

 

Par Adnane Ben Halima

Vice-président en charge des Relations publiques pour la région Méditerranée de Huawei Northern Africa

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