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La Banque européenne d’investissement vole au secours de la Guinée, du Mali, Tchad avec une bagatelle 340 millions d’euros

La Guinée va recevoir la majeure partie de l’enveloppe, soit 300 millions d’euros. Ici, le barrage de Souapiti, d’une capacité de 450 MW.

Avec ces financements dans l’énergie et l’eau, la Banque européenne d’investissement veut encourager l’essor d’une économie verte africaine. Tout en continuant à soutenir les PME et le secteur de la santé.

C’est une nouvelle enveloppe à destination de l’Afrique qui doit consolider le statut de « banque du climat » de la BEI, la Banque européenne d’investissement.

En marge d’un forum UE-Afrique coorganisé avec la présidence portugaise du Conseil de l’Union européenne, la banque publique des 27 États membres de l’UE annonce, vendredi 23 avril, l’octroi de 340 millions d’euros pour financer des projets « verts » sur le continent.

Cette annonce intervient après une année 2020 durant laquelle la BEI a signé pour près de 5 milliards d’euros d’engagements à destination du continent, un montant record.

Avec le forum de ce vendredi, qui réunit notamment le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le patron de la BEI, Werner Hoyer, et le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, elle conclut une série de conférences baptisée les « Green Talks » et débutée il y a un mois.

Interconnexion Guinée – Mali

C’est la Guinée qui va recevoir la majeure partie de l’enveloppe, soit 300 millions d’euros, pour financer une ligne de transmission électrique de plus de 1 000 kilomètres entre Linsan et Fomi. Une liaison indispensable pour réaliser l’interconnexion avec le Mali dans le cadre du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (WAPP).

Le projet « permettra à la Guinée et surtout aux pays voisins comme le Mali de mieux équilibrer leur mix énergétique en réduisant leur dépendance aux énergies fossiles grâce à l’apport d’énergie hydroélectrique provenant de la centrale de Souapiti », explique la BEI.

NOUS DEVRONS DAVANTAGE ACCOMPAGNER LES PORTEURS DE PROJETS AVANT ET PENDANT LEUR RÉALISATION

Le reste de l’enveloppe est destiné à financer deux autres projets : l’un, chiffré à 40 millions d’euros, dans le domaine de l’eau au Malawi ; l’autre, de 10 millions d’euros, pour accompagner le développement de systèmes électriques off-grid au Tchad et aux Comores par la société française InnoVent, déjà présente dans une dizaine de pays (dont le Maroc, l’Afrique du Sud, le Sénégal et le Bénin).

« Ces financements illustrent la montée en puissance de la BEI sur l’investissement vert, qui représentait déjà 35 % des prêts octroyés chaque année par la banque et doit, à l’horizon 2025, compter pour 50 % », souligne le vice-président de la BEI, Ambroise Fayolle, précisant que l’ensemble des projets doivent respecter les objectifs des accords de Paris de 2015 sur le climat.

À titre d’exemple, la BEI ne financera plus de projet de nouveaux aéroports mais pourra soutenir un projet d’aménagement d’une infrastructure existante pour la rendre plus économe en énergie.

Coûts accrus des projets

« Nous voulons mettre l’accent sur l’action en aval pour aider les économies africaines à s’adapter aux effets du changement climatique et améliorer leur résilience, et non plus seulement sur des projets en amont pour atténuer le changement climatique », ajoute Ambroise Fayolle, rappelant les deux autres priorités pour 2021, à savoir le soutien aux PME et au secteur de la santé afin d’accélérer la production de matériel et produits sanitaires localement.

Plus vertueux et durables, ces projets seront aussi plus complexes à mener en raison d’études de faisabilité et d’impact renforcées et d’exigences accrues notamment en termes de réduction d’émissions carbone.

« C’est un défi dont nous avons parfaitement conscience. Nous savons que nous devrons davantage accompagner les porteurs de projets avant et pendant leur réalisation, en renforçant la préparation en amont ainsi que l’assistance technique », assure la directrice Afrique de la BEI, Maria Shaw-Barragan.

 

Avec Jeune Afrique

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