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Après 36 ans de règne, Sassou investit pour énième mandat par son parti le  PCT: Nguesso prolonge désormais la souffrance des Congolais

Alors qu’il cumule déjà 36 ans au pouvoir, Denis Sassou Nguesso a été investi, sans sa présence, le 8 janvier dernier, par le Parti congolais du travail (PCT), pour la présidentielle de mars prochain. Certes, ce septuagénaire qui dirige son pays d’une main de fer depuis plus d’un quart de siècle, n’a pas encore donné sa réponse mais on la connaît déjà.  Il ne fait l’ombre d’aucun doute que Denis Sassou Nguesso acceptera volontiers de briguer pour la énième fois, la magistrature suprême. Une fois sa candidature actée, il aura, face à lui, au moins deux candidats déjà déclarés que sont l’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas et l’ancien ministre des Finances, Mathias Dzon. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : s’il se lance dans la course à la présidentielle, Sassou sera réélu à coup sûr. Car, on le sait, les satrapes du continent ont bien assimilé cette phrase de Omar Bongo, selon laquelle « on n’organise pas des élections en Afrique pour les perdre ».

En tout cas, ne comptez pas sur la CENI dirigée par Henri Bouka, par ailleurs premier président de la Cour suprême congolaise, pour invalider une victoire douteuse et malpropre de Sassou Nguesso. Ce d’autant que sous nos tropiques, les présidents d’institutions font très peu preuve d’ingratitude vis-à-vis des chefs d’Etat qui les nomment. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec cette candidature annoncée de Sassou, ceux qui rêvent encore d’alternance au Congo Brazzaville, en sont pour leurs frais.

L’homme se prend pour l’Alpha et l’Omega de son pays

Car, tout porte à croire que le rêve de Sassou, c’est de mourir au pouvoir ou à défaut, se faire succéder par son fils Denis Christel s’il en est rassasié. On est d’autant plus fondé à le penser que l’homme aura travaillé à réduire l’opposition à sa plus simple expression. Et ce n’est pas le général Jean-Marie Michel Mokoko qui a été jeté en prison tel un vulgaire bandit pour avoir contesté la victoire de Sassou à la présidentielle de 2016, qui dira le contraire. Du reste, n’eût été la forte mobilisation des mouvements de défense des droits de l’Homme, cet ancien compagnon de Sassou devenu son plus farouche opposant, aurait déjà passé l’arme à gauche.

Après 36 ans de règne, Sassou devrait pourtant avoir la décence de passer la main.  Mais hélas ! L’homme se prend pour l’Alpha et l’Omega de son pays. Le hic c’est que sa longévité au pouvoir n’aura pas apporté grand-chose au peuple congolais. Car, malgré ses immenses richesses, le Congo Brazzaville peine à nourrir, à soigner et à éduquer ses filles et fils du fait de la mal gouvernance qui aura caractérisé le long et sanguinaire règne de l’enfant d’Edou. A 77 ans, que peut-il encore donner au Congo, qu’il n’ait pas pu lui apporter en 36 ans de pouvoir ? C’est dire qu’une éventuelle réélection de Denis Sassou Nguesso ne ferait que prolonger la souffrance des Congolais.

 

Par Le Pays

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