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Amadou Damaro Camara, de la prison, l’exil au perchoir du Parlement guinéen

Malgré la crise sanitaire du coronavirus qui frappe de plein fouet la Guinée, les nouveaux députés issus du double scrutin du 22 mars dernier contesté par l’opposition ont tenu leur première session inaugurale ce mardi 21 avril. Pour cette entrée en fonction, la cérémonie a été marquée par l’élection du président de l’Assemblée nationale.

Après le vote, c’est Amadou Damaro Camara, candidat pour le perchoir au nom du parti présidentiel (RPG-Arc-en ciel), qui a été élu avec 98 voix sur 114 comme président de l’Assemblée nationale pour un mandat de 5 ans.

Face à lui, il y avait Mohamed Lamine Kaba du parti FIDEL, qui n’a récolté que 6 voix. Un candidat maquillé pour la circonstance, car sur le terrain politique, cet adversaire virtuel ne représente rien. Désormais, celui qu’on appelle en permanence le pyromane, qui devient la deuxième personnalité du pays après le président Condé. Cette élection du président de la 9e législature était déjà bien préparée dans la galaxie présidentielle.

Retour sur le parcours de cet homme controversé, metteur de l’huile sur le feu, il est aussi celui qui insinue et amplifie davantage les séquelles communautaristes en Guinée depuis une décennie. Le nouveau promu a débuté sa carrière à la Banque centrale de Guinée dans les années 70, avant d’être incarcéré en 1985 dans les geôles par le régime du Général Lansana Conté pour avoir organisé un complot contre ce dernier.

Un acte qui lui a valu le séjour  en prison pendant trois ans, avant de prendre la poudre d’escampette de l’exil aux États-Unis, où il flinguait à distance les différents régimes qui se sont succédés. Il est aussi auteur du livre « Le coup d’état manqué du colonel Diarra Traoré ».

Etant dans le soif du pouvoir, il signe son retour au bercail en 2010, après avoir contribué par des pressions externes à la chute de la junte militaire, Moussa Dadis Camara. L’ascension du Général Sékouba Konaté au pouvoir à la même année pour assurer la transition, l’aura permis de siéger au sein du Conseil national de transition (CNT), l’équivalent du parlement à l’époque, dont la présidence était assurée par la syndicaliste Hadja Rabiatou Sérah Diallo, et qui est l’actuelle présidente du conseil économique et social.

Pendant le premier tour de la présidentielle 2010, il était membre du parti GPT de l’actuel premier ministre, Kassory Fofana, mais au second tour, cette formation politique signe une alliance avec le RPG du locataire du Palais Séhkoutoureya. Une union politique qui l’a permis d’être dans cette coalition jusqu’à présent, malgré la fissure après entre le leader de son mouvement d’origine et Alpha Condé.

Suite à l’organisation des élections législatives de 2013, où il a été élu député sous la bannière du parti de la majorité présidentielle, Damaro Camara devient le président du groupe parlementaire RPG Arc-en-ciel à la huitième législature sortante.

Sa venue à la tête de la deuxième institution de la Guinée inquiète beaucoup l’opinion nationale et internationale, par son insolence, ses propos de va-t-en guerre et mélancolique à l’endroit de la sphère sociétale du pays.

Mamady Camara pour Afriquevision.Info
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