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Visages et bio des membres de la liste des 15 pro-3e mandat

Au commencement du décompte, il y avait une première liste de 20 principaux promoteurs du changement de constitution devant aboutir à la réalisation d’un projet de 3e mandat en faveur de l’actuel président.

Le Populaire s’en est fait l’écho dans son édition n°669 du lundi 3 juin 2019. A présent, voici le portrait des 15 « promoteurs du coup d’Etat constitutionnel en planification en Guinée », dont la liste a été divulguée jeudi 20 juin 2019 par les principaux acteurs du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) qui joue le rôle de gardiens de la loi suprême en Guinée.

  1. Bouréma Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation

Général de l’armée guinéenne, ce premier de la liste de l’Acte2 du Fndc a été révélé au public sous le régime du président Lansana Conté comme l’un des botteurs de fesses de l’opposition politique. Les militants du Rpg (rebaptisé Rpg Arc-en-ciel, au pouvoir) ont été nombreux sur la liste de ses victimes, principalement dans la zone diamantifère de Banankoro en Haute Guinée et en Guinée forestière (il a été successivement sous-préfet, préfet et gouverneur sous Conté). Malgré cette étiquette d’ancien fouettard, dans le cadre de l’Ac-cord du 12 octobre 2016 accentué sur l’organisation des élections municipales et locales, a été choisi à l’unanimité vendredi 23 septembre 2016 pour régenter le cadre du dialogue politique inter-guinéen mis en place avec le soutien des pays et institutions partenaires de la Guinée pour permettre à l’opposition et à la mouvance présidentielle d’accorder leur violon sur la tenue des élections.

  1. Papa Koly Kourouma, ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement

Ancien chef d’escale de la défunte compagnie Air Afrique, cet ingénieur commercial formé à Abidjan est un parfait polyglotte maniant à souhait le peul, le malinké, le soussou et le kpèlè. Homme au chapelet musulman, réputé maitre en ésotérisme, Papa a appartenu à tous les régimes qui se succédé en Guinée de Conté à Konaté avant de s’allier à Condé en 2010 qui a fait de lui son bras-droit de ministre et de conseiller notamment pour les questions relatives à la situation qui prévaut au Sud du pays depuis l’encagement de l’ancien chef d’Etat capitaine Moussa Dadis Camara au Burkina Faso. Plusieurs fois ministre d’Etat et ministre conseiller, il vient de reprendre sa place dans la barque Condé après avoir passé un bon moment dans l’opposition en bras-dessus bras-dessous avec Cellou Dalein Diallo.

  1. Rachid N’diaye, ministre conseiller à la Présidence.

Compagnon de longue date d’Alpha Condé, ce brillant journaliste, fut rédacteur en chef du magazine Africa international de Marie Roger Biloa avant de lancer Matalana, un magazine thématique édité dans les pays de l’Union européenne et largement ventilé dans les pays francophones. Devient ministre conseiller chargé de la prospective à l’avènement de Condé au pouvoir en 2011. Au limogeage du volubile Makanéra Kaké, il est appelé à diriger le ministère de l’Information, mais ne parvient pas à obtenir de son protégé de président les moyens de la réforme du secteur. C’est à cœur joie, qu’il accueille son retour à ses anciennes fonctions au palais présidentiel, en cédant dans une ambiance bon enfant le fauteuil à Amara Somparé.

4- Aboubacar Sylla, ministre d’Etat, ministre des Transports

Grand tribun. Réputé gros bosseur, il est ministre sous la Transition de 2010 dirigée par le général Sékouba Konaté. A partir de 2011, il se taille une place dans la mouvance de l’opposition républicaine. Se fait élire député sous la casquette Ufdg de Cellou Dalein Diallo. Il est fait porte-parole de l’opposition dans les rounds de négociations de sortie de crise. Courtisé par les lieutenants de Condé, il accepte d’être nommé ministre d’Etat et ministre de rang le 26 mai 2018.

5- Albert Damantang Camara, ministre conseiller à la Présidence

Juriste et ancien cadre de Total Guinée, il a toujours un pied à Conakry et l’autre à Abidjan d’où il a été coopté par Alpha Condé. En 2010, il est nommé ministre de l’enseignement Technique notamment chargé de la formation et du travail et Porte-parole du gouvernement. Mais se voit interdire de communiquer dans la crise éducative en 2018. Limogé en mai, le mois suivant il s’installe à la Présidence en qualité de conseiller. La controverse occasionnée par ses dernières sorties médiatiques a beaucoup pesé dans la balance soutenue par l’opportunité de l’adoption d’une nouvelle constitution à quelques mois de la fin de mandat d’Alpha Condé.

  1. Diakariaou Koulibaly, ministre des Hydrocarbures

Bien connu dans le monde des transporteurs d’hydrocarbures, il dirige ce ministère dont la création répond plus aux desideratas des prospecteurs de l’or noir dans le golfe de Guinée qu’aux besoins réels exprimés dans le pays.

  1. Dr Ibrahima Kourouma, ministre de la Ville et de l’aménagement du territoire

Avec son jumeau politique Bantama Sow, ce pharmacien est présenté comme un ministre qui a tout sacrifié pendant sa tendre jeunesse pour accompagner l’actuel chef de l’Etat dans son long et risqué périple vers le pouvoir exécutif. C’est un fidèle parmi les fidèles pour qui si la Guinée a bel et bien des champions, Alpha Condé reste le meilleur des meilleurs.

  1. Edouard Gnakoye Lamah, ministre de la Santé

Ne lui demandez pas son courriel, mais vous pouvez admirer son professionnalisme dans le domaine de la santé d’avant novembre 2010. Le poste qu’il occupe actuellement, il le doit plus aux petits calculs du palais présidentiel qu’à ses liens politiques resserrés avec Condé.

  1. Frederick Loua, ministre des Pêches, de l’aquaculture et de l’économie maritime.

C’est le plus béninois des membres du gouvernement actuel. Le 26 mai 2018, il est promu ministre de l’Environnement peu avant d’être recasé à l’Elevage. Mais son geste a empêché le clash annoncé entre son homologue Oyé Guilavogui et le président Alpha Condé.

  1. Abdoulaye Magassouba, ministre des Mines.

Depuis 2016, il est inamovible à ce poste. Ses collaborateurs lui attribuent la paternité de l’initiative des gros contrats et conventions minières de l’ère Condé accordés aux asiatiques.

  1. Sékouba Savané, Directeur général de la RTG Koloma.

Pharmacien doublé de journaliste d’investigation, ce jeune cadre force le respect et l’admiration de ses pairs. Toutefois, il a beau être à la fois élégant et avenant, au boulot, il ne tergiverse pas avec les principes.

  1. Djènè Saran Camara, Député.

Pharmacienne et femme de sport mécanique, sa passion pour l’automobile et son engagement politique sous le régime Conté ont contribué à son poste ministre du Commerce, de l’industrie et des PME. Depuis 2015, elle est la dame de fer de la Commission parlementaire de défense.

  1. Zalikatou Diallo, Député.

Membre du bureau exécutif de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) version Salifou Super V Camara, devient secrétaire nationale du Pedn dirigé par l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté. Elue au Parlement en 2015, elle s’oppose à la décision de son parti de ne pas siéger dans cette Assemblée dominée par le Rpg Arc-en-ciel en signe de boycott des résultats des législatives. Elle garde son écharpe. Se déclare non-inscrite. Adhère par la suite aux idéaux du parti au pouvoir et finit par être désignée dans l’équipe des 4 représentants du pays à l’Assemblée panafricaine.

  1. Mohamed Lamine Kamissoko, Député.

Son nom figure en bonne place sur la liste des martyres vivants du Rpg originel. Ce dur à cuir est un membre actif du bureau du parti depuis les années 90. Il a tenu contre vents et marrées jusqu’à son élection au Parlement en 2013. Même ses adversaires les plus irréductibles reconnaissent qu’il n’a de richesse gardée intacte que son militantisme et sa fidélité à Condé.

  1. M’Bany Sangaré, directeur général de l’Office guinéen des chargeurs (OGC).

Il dirige la jeunesse du parti au pouvoir. En juillet 2016, il est fait secrétaire général du ministère en charge de la Jeunesse. Limogé, il retourne à son rôle d’animateur du Rpg Arc-en-ciel avant d’être porté à son poste actuel. Mais cette tête dure habituée plus à haranguer des foules que de fructifier des avoirs ne détient de trophées que celles engrangées dans la lutte pour la survie du Rpg et l’installation d’Alpha Condé au palais présidentiel.

Mais est-ce opportun ?

Dans le camp de la mouvance présidentielle, les promoteurs de la nouvelle constitution soutiennent mordicus que le référendum est constitutionnellement possible d’être organisé avant la fin du second mandat du président Alpha Condé.

Le Pr Zogbélémou Togba qui fut ministre de la Justice dans le gouvernement du Premier ministre Sidya Touré, est l’un des défenseurs les plus médiatisés de ce projet. Il invite au débat autour de la question et surtout de l’opportunité de réaliser ce projet dès maintenant, mais les membres du Fndc et leurs sympathisants de tous les salons du pays n’entendent plus prêter une oreille attentive à ses dires.

 

Par Le Populaire

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