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Présidentielle 2020 : un nouveau vent de violences se prépare à souffler sur la Guinée

Chronique. Alerte violence ! La CENI propose la date du 18 octobre pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle 2020. Depuis cette annonce l’échiquier politique s’agite. La température monte dans le Landerneau.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on est fondé à dire qu’un nouveau vent de violences se prépare à souffler sur la Guinée. C’est le moment ou jamais d’appeler aux bonnes initiatives, d’entreprendre des actions salvatrices de prévention du danger.
Mes suggestions en la matière sont de quatre ordres.

1- Le Président de la République a fait savoir depuis fin mai, puis réitéré le 11 juin sa volonté de rendre inclusive la prochaine consultation électorale.

À cet égard, il devrait arrêter de jouer à l’usure et convoquer le dialogue qu’il dit vouloir ouvrir en la circonstance.

2- L’Opposition doit éviter l’erreur d’ouvrir au Président, le boulevard d’un passage en force vers le troisième mandat, par le refus de prendre part audit dialogue. Elle doit y participer. Elle doit l’exiger au besoin. Il n’y a pas meilleure opportunité de parvenir à l’assainissement du fameux fichier électoral qui empêche l’alternance dans le pays.

Toutes autres exigences, pour pertinentes et légitimes qu’elles soient restent tributaires de l’obtention de l’alternance.

3- La Communauté Internationale semble voir aux troubles en Guinée, une affaire simplement guinéo-guinéenne. Elle devrait changer ce regard en faveur d’une plus grande implication auprès des acteurs nationaux dans la gestion de la crise. Le climat de méfiance et de défiance entre les parties prenantes au conflit, est tel que l’intervention de la Communauté Internationale est indispensable à la recherche d’une solution durable. Aujourd’hui, les signes de déstabilisation de la Guinée deviennent de plus en plus évidents; pouvant entrainer à terme celle de l’ensemble de la sous-région.

4- La haute hiérarchie religieuse guinéenne se fait une fausse représentation de la crise dans le pays, en la considérant comme simplement politique. A l’évidence, il s’agit d’une affaire plus citoyenne que politique, et pour la résolution de laquelle elle devrait davantage s’engager.

Les leaders religieux n’ont pas vocation à être des militants, certes. Cependant, ils doivent savoir que leur attitude de laxisme, de démission, voire de complicité face aux dérives répétitives de la gouvernance sur les populations, et de violation grave des droits fondamentaux des citoyens, est un manquement grave à leurs devoirs à la fois de citoyens et de religieux.
Que Dieu nous en facilite la compréhension et nous sauve. Aameen !

Elhadj Sény Facinet SYLLA
Ex. Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses

 

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