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Opinion: lutter contre la corruption en Guinée : de l’expression à l’action…

A sa nomination, le Premier Ministre dont la formation politique a été absorbé  par le parti au pouvoir a promis de faire de la corruption, son cheval de bataille. Dans la soirée du jeudi 7 juin, deux directions, connues pour leur manne financière, ont vu leurs directeurs limogés avec ouverture de poursuite judiciaire.

Il s’agit de l’Office guinéen de publicité (OGP) et de l’Office guinéen des chargeurs (OGC). Ces décrets montrent la détermination du gouvernement actuel à lutter contre la corruption. Toutefois, les deux directions visées me fondent à m’interroger sur la motivation de la décision à l’aune du contexte social et politique actuel du pays.

S’agissant de l’OGP, depuis un certain moment, le torchon semblait brûler entre le parti pouvoir et le directeur Général Paul Moussa Diawara, par ailleurs président de parti politique. On se rappellera que ce dernier avait exprimé le désir de se présenter aux élections communales à Matoto. Il a fallu plusieurs tractations pour que Paul Moussa y renonce. Une chose que certains caciques du parti au pouvoir ne semblent pas digérer facilement.

Parallèlement à cela, cette décision de limogeage suivie de poursuite judiciaire ne serait pas orpheline du contexte actuel où le RPG Arc-en-ciel cherche à absorber tous les partis politiques dont les leaders auraient bénéficié du régime. Le refus de ce dernier pourrait être la goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase. La réaction pourrait être le décret lu.

Parlant du directeur général de l’Office guinéen des chargeurs, l’affaire du Port Autonome ne serait pas orpheline de son limogeage. On se rappellera que les chargeurs s’étaient offusqués de réaliser que le Port Autonome a été ‘’bradé’’ à une société turque. La réaction de ces derniers n’aurait pas plu aux autorités gouvernementales.

En somme, si ces hypothèses se vérifient, le décret serait tout sauf donner le vrai ton de la lutte contre la corruption en Guinée. Les guinéens et guinéennes se réjouissent de réaliser que la Guinée occupe désormais la troisième mondiale dans l’exportation bauxitique. C’est dans ce secteur que les compatriotes attendent plus les autorités gouvernementales dans la lutte contre la corruption en Guinée. Cela n’implique nullement une volonté de dédouaner qui que ce soit. Dans tous les cas, les crimes économiques sont constitutionnellement imprescriptibles. Tôt ou tard, ils répondront de leurs actes.

 

Fodé BALDE

Jeune Républicain

La Guinée d’abord

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