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Opinion : la Guinée doit changer de cap ou s’enfoncer

L’autre paradoxe de la Guinée est celui d’avoir une population partageant un destin commun; mais, qui refuse d’avoir un idéal commun. Chaque composante veut bâtir son bonheur en se fondant sur le malheur des autres. 

Et pourtant, sans idéal commun, il n’y aura jamais de solidarité entre les composantes sociales du pays. Et sans cette nécessaire solidarité entre elles, notre pays, quelle que soit la personne à sa tête, ne connaîtra jamais un développement harmonieux, équilibré et profitable à l’ensemble de ses citoyens.

Dans un tel contexte, seul le fédéralisme qui ferait de nos régions naturelles des territoires autonomes avec l’objectif de faire de chacune, un pôle de compétitivité permettrait de sauver notre pays des dérives d’un pouvoir présidentiel central ayant un droit de vie et de mort sur tous les guinéens.

Le plus grand problème, la plus grande inquiétude par rapport à l’avenir de la Guinée, c’est de constater que nos politiques actuels tant de la majorité que de l’opposition, personne ne dispose ou en tout cas, ne propose aux guinéens un véritable projet politique qui va dans le sens de l’amélioration du système actuel.

Un système dont pourtant, tout le monde reconnaît ses limites et de son inefficacité pour conduire notre pays au bien-être de ses citoyens. Tout le monde parle de rupture, de balayage du système actuel; et au même moment, personne ne réfléchit sur le comment et avec qui.

On continue de penser naïvement que le changement d’hommes pourrait entraîner, occasionner, faciliter, favoriser le changement du système.  Je crois que continuer à voir les choses comme ça, c’est abonner les guinéens aux rêves et aux désenchantements.

Tout changement politique doit impliquer un changement structurel, si non, les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets. La Guinée pour son salut doit revoir son système politique pour qu’il soit en phase avec sa configuration sociale.

Sinon, aussi longtemps que la situation actuelle demeurera, nous serons dans un pays où c’est sont plutôt, des individus, des groupes qui vont se développer au détriment de l’Etat garant pourtant, de l’intérêt général. Juste un point de vue. Libre à chacun de donner le sien.

 

Sow Boubacar

Fribourg, Suisse

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