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Me Mohamed Traoré sur la nouvelle constitution : ‘’le contenu n’est pas à l’avantage de la Guinée’’

Le projet de nouvelle constitution continue d’alimenter les débats dans la sphère sociopolitique de la Guinée. La polémique tourne sur la légitimé ou la nécessité de produire une nouvelle loi fondamentale, si certains juristes acquis à la cause de la galaxie présidentielle estiment être dans la logique, d’autres par contre comme cet avocat  pensent que la démarche est biaisée et par conséquent, il n’est pas opportun d’offrir le pays ce nouveau document. 

Sur sa page  facebook  Me Mohamed Traoré  ancien bâtonnier de Conakry, s’interroge sur un certain nombre de  questions relatives à cette affaire de nouvelle constitution.

Dans le post, il dit ceux-ci « faut-il abandonner une Constitution qui consacre et garantit toutes les libertés et droits fondamentaux sous le prétexte qu’elle n’a pas été adoptée par référendum au profit d’une « nouvelle Constitution » qui risque de restreindre toutes ces libertés, de remettre en cause certains acquis et de faire reculer ainsi le pays ?

Dans le même ordre d’idée, il souligne que « si le texte que certains appellent déjà  » la Constitution » est rédigé en catimini et par des personnes inconnues de la majorité des Guinéens, c’est sans doute parce que son contenu n’est pas à l’avantage de la Guinée. Sinon, pour un texte que l’on tente de présenter comme la panacée, la meilleure démarche aurait été de mener une large concertation avec l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile et de les associer à son élaboration afin que tous les courants soient pris en compte ».

Pour lui, l’organe qui a produit la constitution de 2010 était représentatif. ‘’Le Conseil National de Transition (CNT) qui n’était certes pas un organe élu, était composé de membres issus de toutes les couches sociales et de toutes les catégories socioprofessionnelles de la Guinée : des acteurs politiques, des représentants des Guinéens de l’Extérieur, des représentants des associations de jeunesse et de femmes, de personnes handicapées, d’organisations paysannes, d’opérateurs économiques, d’organisations syndicales et patronales, des diplomates, des universitaires, des religieux, des membres des forces de défense et de sécurité etc. Même l’Assemblée nationale n’a pas aussi représentative de la diversité de la Guinée. C’est pourquoi, la Constitution du 7 mai 2010 est un texte très consensuel’’.

Il renchérit, « la rédaction d’une Constitution est une question d’intérêt national. Elle ne peut pas se faire sans la participation ou dans l’ignorance totale des acteurs politiques et de la société civile connus et reconnus de tous. Le simple fait que ce travail se fasse à l’insu de ces derniers doit susciter une méfiance légitime et une prudence absolue des Guinéens ».

‘’Les arguments juridiques qui sont en train d’être invoqués, en plus d’être très discutables, constituent en réalité une enveloppe qui dissimule  les véritables motivations de ce projet. Il est temps pour les uns et les autres de comprendre que cette cause doit interpeler tout le monde car c’est une cause citoyenne. Personne ne devrait dire  » ça ne m’intéresse pas. »

Cette analyse pourrait certainement créer d’autres réactions dans le camp des promoteurs de cette nouvelle constitution.

 

Karaiba Diaby pour afriquevision.info

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