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Libye: six trafiquants de migrants sanctionné par l’ONU

Des migrants dans un centre de détention, en Libye avant d’être rapatriés dans leur pays, le 2 décembre 2017.

Le Conseil de sécurité à l’ONU a sanctionné pour la première fois, ce jeudi 7 juin, six personnes à la tête de réseaux de trafic : quatre Libyens, et deux Erythréens. Des sanctions essentiellement dissuasives, mais qui s’appliquent immédiatement. C’est un signal important que l’ONU adresse aux trafiquants d’êtres humains en Libye et à ceux qui soutiennent ou organisent ce trafic.

Ces sanctions concernent le gel des comptes bancaires d’une part et l’interdiction de voyager, d’autre part. Elles touchent six personnes. Parmi elles, le Libyen Ahmad al-Dabbashi, un ancien porteur de port de Sabratha devenu chef d’une milice proche de l’organisation Etat islamique. Il est accusé de trafic d’êtres humains. Durant l’été 2017, l’Italie lui avait payé plusieurs millions d’euros pour qu’il arrête son trafic. Il avait pris l’argent et avait disparu depuis.

Autre personne visée par ces sanctions, Abd al Rahman al-Milad, un des chefs des garde-côtes libyens. C’est un ancien milicien qui avait été formé au métier de garde-côtes par les Européens. Il opérait dans la ville de Zaouïa. Autre garde-côtes mis en cause : Musab Abu Qarin. Il s’activait entre Sabratha, Zaouïa et Garaboulli. Quant à Mohammed Kachlaf, connu sous le nom de Kasab. Il était chargé de garantir la sécurité de la raffinerie de Zaouïa. Il est aussi impliqué dans le trafic d’êtres humains. Ainsi que dans le trafic de pétrole avec la Tunisie, Malte et l’Italie.

Selon les informations de RFI, ces trafiquants possèdent des comptes bancaires sous d’autres noms en Turquie et en Tunisie. La décision de l’ONU vise également deux Erythréens, Ermias Ghermay et Fitiwi Abdelrazak. Ces réseaux criminels déstabilisent le pays depuis 2011. Ils partagent de nombreux intérêts avec les réseaux jihadistes. Lors de la prise de décision ce jeudi à l’ONU, Moscou avait noté que ces documents parlaient de réseaux étendus à plusieurs pays européens et aux Etats-Unis, s’interrogeant sur la pertinence de sanctionner six individus africains sans remonter plus en avant dans ces réseaux.

À l’initiative de la France, le Conseil de sécurité des Nations unies a pris des sanctions individuelles à l’encontre de personnes impliquées dans la traite d’êtres humains et les trafics de migrants en Libye.

RFI

   

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