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Les Guinéens sont prêts à mourir jusqu’au dernier s’il le faut,  pour sortir de la dictature  (Tierno Monénembo)

Tribune. Le combat que nous avons commencé au sein du FNDC est noble et juste. Il répond aux aspirations de notre peuple. Il va dans le sens de l’Histoire. Rien ni personne ne doit nous détourner de cette mission sinon la victoire finale.

Nous avons tout pour nous et le soutien de notre peuple et la caution de la communauté internationale. Et nous avons perdu suffisamment de combattants pour avoir peur d’en perdre encore.

Dorénavant, les Guinéens sont prêts à mourir jusqu’au dernier s’il le faut,  pour sortir de la dictature. Rien ne nous prédestine à suffoquer sous les serres d’un régime aussi médiocre. Ces bandits de grand chemin qui en dix ans ne nous ont apporté que les divisions ethniques et le pillage éhonté de nos ressources doivent quitter le pouvoir au plus vite.

Pour rien au monde, on ne doit leur laisser espérer la possibilité d’un troisième mandat. Deux mandats, c’est déjà trop pour ces diables dont la seule ambition est de ruiner la Guinée en s’abreuvant du sang de son peuple.

Nous en sommes au dernier virage de notre héroïque combat. Préparons-nous à la victoire finale, le 18 Octobre au plus tard, la date que ces imposteurs ont choisie pour escroquer une troisième fois notre jeune démocratie. Tout doit être clarifié d’ici là.

Ces gens veulent le rapport de forces ? Eh bien, ils auront le rapport de forces  Les dés sont jetés, cela doit être clair dans nos têtes. Plus question de reculer ! A la force brutale de ces barbares, opposons la force brutale du peuple ! On verra bien qui a raison : la sale besogne des imposteurs ou la belle œuvre des patriotes ?

Aucun régime n’est fort devant son peuple. Si nous réussissons à mobiliser notre peuple avec rigueur et méthode, tous ces misérables fanfarons vont prendre la poudre d’escampette. Rien sur terre n’est aussi puissant qu’un peuple uni et déterminé !

Notre dignité nationale est en jeu, mes chers compatriotes. Aux yeux des autres Africains, nous passons pour un peuple de craintifs et de « mollassons » pour reprendre la méprisable expression de Blaise Compaoré. Si Alpha Condé réussit son putsch du 18 Octobre, nous n’aurons nulle part où lever la tête. Des despotes nègres ont été chassés pour moins que ça. Mettons-nous bien dans la tête que nous devons faire aussi bien que nous courageux frères du Burkina : quand un président est aussi nul qu’un Alpha Condé, qu’un Compaoré ou qu’un Yaya Jammeh ou qu’un IBK, on n’hésite pas une seconde, on le fout dehors.

Moins il y a de dictateurs, plus les peuples sont épanouis !

Le temps presse. Recommençons le porte-à-porte, multiplions les slogans mobilisateurs, galvanisons nos militants ! La victoire est à portée de main  et cette fois-ci, elle ne doit pas nous échapper.

Ne perdons pas de vue la justesse de nos objectifs et la grandeur de notre mission et tout ira bien. Au nom des centaines de morts que nous avons laissés sur le chemin, au nom de tous ces enfants des rues sans espoir et sans avenir, au nom de notre peuple humilié et meurtri, nous devons aller jusqu’au sacrifice suprême. Nous ne nous battons pas contre une personne mais contre un système. Nous ne nous battons ni pour celui-ci ni pour celui-là. Nous nous battons pour la Guinée.

Personne n’est important, seule la Guinée est importante.

 

Tierno Monénembo, in Le Lynx

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