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Les élections en Sierra Leone vues sous un autre angle

De 1991 à 2002, la Sierra Leone a connu une guerre civile qui a fait 120 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés et déplacés (notre pays en a hébergé le plus grand nombre). Entre 2014-2016 la crise du virus Ebola provoqua la mort de plus de 4 000 personnes. 

En août 2017, plus de 1000 personnes ont péri dans des inondations et éboulements. Et pourtant dans ce même pays, 16 candidats ont compéti à l’élection présidentielle du mercredi 7 mars 2018, la quatrième depuis la fin de la guerre civile. 3,1 millions d’électeurs sont allés aux urnes pour élire un président, renouveler le Parlement (124 sièges) et choisir leurs maires dans un scrutin à la fois présidentiel, législatif et communal qui s’est tenu le même jour.

Le président sortant, Ernest Bai Koroma, élu pour la première fois à la présidence en 2007, a terminé son second mandat de cinq ans, une limite fixée par la Constitution et qu’il a choisi de respecter. Le second tour de la présidentielle, prévu pour le 27 mars s’est finalement tenu le 31 mars (4 jours de report autorisé par la cour constitutionnelle pour examen d’une réclamation d’un des compétiteurs). Le 4 avril, publication des résultats définitifs et rendez-vous prit dans 5 ans pour une autre élection générale.

Malgré tous les handicaps et tragédies, ce pays est serein et se respecte. Il a éliminé de ses pratiques les maux suivants: Crise post-électorale, CENI incompétente, fichier électoral défaillant, calendrier électoral non respecté, accords politiques permanents, difficultés de financement, magistrats indélicats, massacre de manifestants etc.

Dans ce pays, aucun homme politique ne se glorifie d’avoir roulé ses prochains dans la farine. Le mensonge n’est pas célébré ou la cruauté soutenue. Chacun s’investit résolument pour la République: médias, politiques, acteurs sociaux, etc.

Nos voisins sont-ils plus intelligents que nous ? Qu’est-ce qui fait de la Guinée un pays exceptionnellement négatif ? Qu’avons-nous à gagner à nous mépriser les uns les autres ? Pourquoi continuer de soutenir des dirigeants qui n’ont ni la compétence ni la bonne foi ? Quelle utilité de tenir des débats ethniques stupides ou des débats stériles sur les personnes ?

Même nos petites élections locales tenues depuis le 4 février ne trouvent pas une issue et aucun maire n’est encore installé.

Félicitations au nouveau président (issu de l’opposition) et à tous les autres élus nationaux et locaux. Maintenant, tout le monde se met au travail chacun en ce qui le concerne selon le mandat dont il dispose. Quant à nous, nous devrions en avoir honte car nos dirigeants ont fait de notre pays la risée de la sous-région. Encore une fois bravo à nos frères de la Sierra Leone !

 

Aliou BAH

 

 

 

 

 

 

 

 

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