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Les dérèglements climatiques font hausser  la faim dans le monde

La faim dans le monde a progressé en 2017, pour la troisième année consécutive. C’est ce qui ressort du rapport conjoint publié par la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et quatre autres agences onusiennes en charge de ces questions. 

Il y a dix-huit ans, l’ONU s’était donné jusqu’à 2030 pour éradiquer la faim dans le monde. Ce bel objectif est en train de s’éloigner à grands pas. Du haut de la tribune, José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO fait d’ailleurs grise mine : « Malheureusement la grande nouvelle n’est pas une bonne nouvelle… Pour la troisième année, je dois vous annoncer que le nombre de gens qui ont faim dans le monde a augmenté. »

Près de 821 millions de personnes ont eu faim dans le monde en 2017, contre 804 en 2016. L’Afrique reste le continent le plus touché avec 21 % de sa population mal nourrie, l’Asie arrive en seconde position, avec 11,5 %.

Le nombre de ventres vides a retrouvé son niveau d’il y a dix ans. La tendance à la baisse est donc inversée et la FAO pointe du doigt le changement climatique : « Cette année, l’accent a été mis sur le changement climatique, le rapport démontre clairement que la variabilité du climat, et l’exposition à des phénomènes extrêmes, plus complexes, plus fréquents et plus intenses, ont remis en cause les progrès observés dans l’éradication de la faim et de la malnutrition », ajoute José Graziano da Silva.

Nos efforts se doivent de cibler en priorités les zones rurales…

Gilbert Houngbo, président du Fonds international de développement agricole, l’une des organisations onusiennes rédactrice du rapport.

151 millions d’enfants concernés

En raison de ces variations climatiques, les paysans ont la tâche plus difficile. C’est par exemple le cas en Amérique latine, où le phénomène El Niño s’est accompagné de sécheresses à répétition. Un tiers des pays qui ont connu une augmentation de la mal nutrition ont aussi vécu une sécheresse. Les variations du climat imposent d’aider les paysans du Sud, martèlent les agences onusiennes, il faut investir dans des semences plus performantes et dans la préservation des récoltes. Si le changement climatique est montré du doigt, la guerre demeure l’une des premières causes de malnutrition. Ainsi au Yémen, un tiers de la population est sous-alimentée.

Seul progrès enregistré en 2017, le nombre d’enfants souffrant de retard de croissance en raison de la faim a légèrement baissé. Mais 151 millions d’enfants dans le monde souffrent encore de la faim.

L’Afrique reste le continent qui est le plus touché par la prévalence de la sous-alimentation…

Hélène Botreau, chargée de plaidoyer Sécurité alimentaire à Oxfam France 11/09/2018 -par Agnieszka Kumor Écouter

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