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Le régime d’Alpha Condé à la quête d’une popularité  annonce un investissement de plus de 20 milliards d’euros dans le secteur minier

Dans sa déclaration de politique générale du gouvernement devant le parlement, le Premier ministre guinéen, Kassory Fofana, a fleuri une annonce fulgurante sur le secteur extractif, devenu le principal vecteur économique de l’Etat pendant plus d’une décennie. Face aux élus, le patron du palais de la Colombe a déclaré qu’un investissement rocambolesque à hauteur de 26 milliards de dollars soit plus de 20 milliards d’euros sera effectif dans le secteur minier d’ici 2026.

A en croire,  le chef du gouvernement, la floraison des compagnies minières a permis à la Guinée d’enregistrer une percée des investissements avoisinant les six milliards de dollars américain, pendant ces dix dernières années. Ajoutant que cette manne financière serait plus que doublée, si les prévisions ne restent pas inversées, bougonne-t-il devant l’Assemblée presque monocolore.

« L’exploitation minière a connu une hausse d’investissements qui s’élève à plus de  6 milliards de dollars de 2010-2020, soit une décennie, et elle  devrait atteindre 25 milliards de dollars d’ici 2026 », annonce le numéro un des ministres depuis mai 20218.

Dans le même sillage, il a avoué que la hausse de la production minière, avec le déclassement de la Chine à la deuxième place, du cercle des pays producteurs mondiaux de la bauxite s’explique par les réformes que le régime auquel il appartient a enclenchées. Ce qui est contraire aux réalités minières.

En réalité, la Guinée a dépassé la Chine en termes de production minière, par non seulement le stockage énormes des produits miniers par le régime communiste, mais aussi par le ralentissement de l’acheminement de la terre rouge vers l’empire du milieu surtout avec la pandémie de covi-19. Ce qui n’a aucun rapport avec  des réformes fallacieuses auxquelles le premier ministre fait allusions.

«La Guinée est aujourd’hui classée  deuxième producteur mondial de bauxite, avec une production de presque que 100 millions de tonnes par an. Poursuivant que dans le tableau, ‘’l’industrie aurifère dominée par la société Ashanti Gold (SAG) et la société minière de Dinguiraye (SMD), enregistre  25% de sa production et pourrait encore  doubler celle-ci dans les prochaines années », a-t-il lancé.

Sans perspectives d’inversion de la dépendance de la rente minière depuis plusieurs années, il fulmine en des mots « malgré cette redynamisation des industries extractives dont nous ne saurions nous satisfaire, il nous faut créer de nouvelles valeurs ajoutées à travers la transformation locale des ressources minières et, ce faisant, favoriser la création d’emplois et de nouveaux métiers dans l’industrie minière », jette sur les parlementaires dont nombreux étaient dans la sieste.

Les fausses annonces et promesses qui se dégagent comme une fumée dans un feu de brousse

Toujours dans son speech, il lâche en pompe plusieurs projets de raffinerie, une façon de réveiller les députés acquis à sa solde, « Nous sommes en train de mettre en place une filière de transformation industrielle de la bauxite, pour produire l’alumine et l’aluminium. Une dizaine de projets de raffinerie sont en cours d’études, dont trois (3) sont aujourd’hui en stade de maturité avancée, parmi lesquelles deux fonderies d’aluminium», bougonne sans préciser les sociétés minières chargées de réaliser ces projets encore moins les localités que pourraient abriter  cet investissement.

Quelques éléments qui démontrent que ces déclarations constituent de la poudre  aux yeux de l’opinion. D’abord les institutions internationales, comme la Banque mondiale, le FMI qui suivent de près l’évolution de l’exploitation des mines guinéennes n’ont jamais mentionnées dans leurs portefeuilles, même une ligne de ces  fameux projets et leurs études de faisabilité de ces projets,  annoncés par Kassory.

En plus, ces organisations qui regorgent des experts  aguerris dans le  secteur minier ont indiqué que pour la mise en œuvre d’un tel  projet de grande envergure, le pays doit en amont et en aval avoir une énergie suffisante, qui défie toute concurrence, soit de  haute gamme. Hors la Guinée d’actuelle est loin d’être autonome en électricité malgré l’engloutissement de plus de trois milliards de dollars  par Alpha Condé dans des projets de barrage fantômes, ces dix dernières années.

Pour rappel, un grand fossé existe entre l’exploitation exponentielle des ressources minières et le niveau de vie des citoyens du pays. La Guinée dépend de la rente minière avec 78% des exportations, dont 30% de recettes de l’Etat viennent des mines et 18% de son produit intérieur brut (PIB). Le pays engrange plus de cinq cent cinq millions de dollars américains, uniquement dans ce secteur par an.

 

Mamadou DIALLO pour Afriquevision.Info

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