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L’arrêt des activités minières de la SAG en Guinée, un drame qui s’annonce

C’est la triste nouvelle que les localités qui abritent la société minière  Ashanti Gold (SAG) de Siguiri en Guinée ont reçu. Suite aux attaques perpétrées par  la communauté riveraine de cette zone, l’entreprise extractive de l’or a annoncé  ce vendredi 15 novembre 2019 l’arrêt progressif de ses activités minières et contrats individuels  jusqu’à nouvel ordre.

C’est l’effet  d’un ras-le-bol exprimé par une foule qui s’est foudroyée vendredi  sur le site minier de la compagnie aurifère par des citoyens de Fatoya, situé à vingt kilomètres de la ville de Siguiri. Furieuse de la contestation qui a bloqué la poursuite normale des activités, la multinationale passe à la vitesse supérieure en déclarant le verrouillage de son extraction sur son périmètre.

Pour son  directeur général Abdourahmane Diaby, la décision de l’arrêt est prise, suite à la  menace récurrente de cette communauté au point qu’il  les empêche  à travailler sur leur site. « Nous allons arrêter progressivement les extractions, le sondage, le contrôle de terrain des activités minières à Siguiri. Pour l’arrêt de l’usine, des dispositions ont été prises à partir de ce 15 novembre 2019. Et nous suspendons les contrats de sous-traitance, de prestations et de contrats individuels. Exception faite pour le service minimum dans le département. Les responsables des centrales électriques sont instruits d’arrêter progressivement la fourniture du courant. », a-t-il martelé

« Depuis 6 heures du matin, les communautés du district de Fatoya ont envahi nos mines. Donc, après concertation avec la hiérarchie et par rapport à la sécurité qui est notre première valeur. Nous avons pris cette disposition. », a renchéri  Abdourahmane Diaby DG de la SAG au micro de guineenews.

Mais les conséquences de cette décision pourraient être ravageuses

Cette annonce est perçue comme un cauchemar par les autorités guinéennes et la préfecture de Siguiri qui est dépendante de cette activité de rente. Si la nouvelle est mise en application, les conséquences économiques, sociales et même politiques pourraient être dramatiques. Car la zone fleurisse par le commerce installé pour les  revenus artisanaux et industriels.

Les localités touchées par le projet sont tous alimentées en électricité par le géant Ghanéen en  mines. Et pourtant l’arrêt de l’usine entrainera une coupure effective de cette denrée obtenue par d’intenses protestations.

L’agriculture est également abandonnée depuis plusieurs années au détriment de l’activité d’orpaillage de l’or. Tous les espaces arables sont transformés soit par les citoyens ou par l’entreprise en des sites extractifs. Les élèves sont aussi transportés de Bouhré à Siguiri centre pour suivre les cours par les bus affrétés par la société minière, une façon de soulager la communauté. Ce qui pourrait être encore freiné.

En plus, la zone qui est le bastion du parti au pouvoir  risque de basculer à l’approche des joutes législatives et la présidentielle de 2020.

Pour l’heure, les prémisses restent présager que le scénario de l’usine de Russal à  Fria ne pas à éviter, si des dispositions ne sont pas prises à temps par les parties prenantes.

Affaire à suivre…..

 

Mouctar Barry pour afriquevision.info

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