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La nouvelle logique d’Alpha Condé : Séquestrer tout opposant au 3e mandat

Ceux qui ont fait le choix de se positionner pour ne jamais subir l’ire du régime ont fait allégeance au régime. Ce qui n’est pas encore le cas pour certains alliés, ténors et seconds couteaux de l’Ufdg, le principal parti de l’opposition. Mais tous le savent, désormais, s’opposer au 3e mandat d’Alpha Condé mène droit à la séquestration à domicile ou à la détention dans une prison.

A partir de l’officialisation du 3e mandat par la Cour constitutionnelle, l’avis de la communauté internationale comptera peu dans l’orientation du pays. Là-dessus, Alpha Condé a été on ne peut plus clair quand il s’est adressé le weekend dernier à RFI qui lui demandait si sa victoire validée par la plus haute instance judiciaire ne «  ne risque pas de souffrir d’un déficit de légitimité ».

Ce « qui  compte » pour lui, c’est, dit-il, « quand  j’étais président de l’Union africaine, j’ai dit que les questions africaines devaient être réglées par les Africains. Donc, pour moi, l’élection c’est la Cédéao [Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest] et l’Union africaine. Les deux ont dit qu’il s’agit d’une des élections les mieux organisées ».

Le reste  a  moins d’importance pour Condé qui affirme avoir en face « une  opposition  formée par les anciens Premiers ministres qui pensent qu’il faut s’imposer par la force.» D’ailleurs, il le dit avec assurance, «L’Ufr (de Sidya Touré) n’existe plus ». Condé apprend à l’opinion publique nationale et internationale que le parti de Sidya Touré « a  complètement  éclaté.  Une bonne partie de ses militants est représentée au Parlement ».

Quant à celui de son principal challenger de tous les scrutins, Cellou Dalein Diallo, il déclare n’avoir « pas empêché l’Ufdg d’aller aux élections. Donc, chacun assume son choix. S’ils ont choisi de ne pas aller au Parlement, c’est leur choix. Moi, je n’ai pas à m’en occuper. L’essentiel, c’est que l’État fonctionne ». Parce qu’après avoir dirigé le pays pendant 10 ans sans partage, la volonté d’Alpha Condé est désormais « que  l’on  gouverne pour le peuple ».

Il explique les raisons qui le poussent à prendre cette option pour les six prochaines années, en ces termes : « J’estime que je n’ai pas réussi ce que je voulais, c’est-à-dire transformer les conditions de vie des femmes et des hommes, à cause des cadres. Je serai impitoyable. Cela veut dire que je ne tolérerai plus ni corruption ni copinage ni népotisme. Mon objectif, ce sont les routes et l’amélioration des conditions de vie des populations, particulièrement des femmes, des jeunes et des gens de la campagne. Il ne s’agit plus que l’argent soit utilisé par les cadres mais que l’argent serve les populations ».

Pour annoncer les couleurs de ce mandat de six ans à la tête du pays, Alpha Condé séquestre et emprisonne comme s’il n’avait pas d’autres choix.

 

Par D. Alpha

Le Populaire

 

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