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La Guinée recule, les autres pays avancent !

Si seulement le président Alpha Condé pouvait comprendre que la quasi-totalité de ses compatriotes veulent une amélioration de leurs conditions de vie, la paix et un système démocratique, pouvant leur permettre de se choisir des bâtisseurs qui dirigeront le pays au cours des 5 années à venir !
Si Seulement le Chef de l’État guinéen et ses partisans pouvaient comprendre que la Guinée n’a pas les moyens de faire face à des sanctions internationales, qui seront votées contre elle, suite au simulacre d’élections référendaire et législatives qu’ils ont décidé d’organiser le 1er mars 2020 ! Si seulement l’ancien ‘’Opposant historique’’ pouvait se rendre compte maintenant qu’il a fini de choisir tout ce qui était abhorrable dans les régimes qu’il a combattus !
Si l’homme Alpha Condé, qui veut s’octroyer un mandat de trop, pouvait se rappeler que son ami François Hollande, alors président de la France, conscient de son impopularité, a préféré ne pas se présenter pour un second mandat, afin de permettre à sa formation politique de se chercher un meilleur candidat, et faire la même option !
La Guinée est en train de reculer alors que les autres avancent. Bien dommage pour ses populations dont à peine dix pour cent se souviennent du premier régime dictatorial de Sékou Touré et de son parti-État, le Parti démocratique de Guinée ; à peine 40 pour cent (dont les 10 pour cent précédents) celui du second, dont le chef était le Général Lansana Conté qui, même si un multipartisme était réel dans le pays, avait son parti-État, le Parti de l’Unité et du progrès.
Les 60 pour cent restants, qui ont 30 ans ou moins, parleront plus du régime du professeur Alpha Condé que de ceux de Sékou Touré, Lansana Conté et de la parenthèse des putschistes du CNDD, qu’incarnaient le Capitaine Moussa Dadis Camara et le Général Sékouba Konaté. Ils ne diront pas, comme leurs aînés, que leur pays est victime des régimes Sékou Touré et Lansana Conté, qui ont produit les putschistes du Cndd. Ils diront que la Guinée d’octobre 1958 ressemble à celle de décembre 2010. Dans le premier cas, octobre 1958, c’était l’indépendance du pays et dans le second, décembre 2010, c’était la première fois qu’un président, non élu certes, transmettait le pouvoir à un autre, que certains qualifient de mal élu.
Alpha Condé, étant le seul aux commandes du pays et qui a eu tous les moyens pour le mettre sur les rails pouvant le mener à la bonne gare du développement socioéconomique n’a pas su manœuvrer la locomotive. Et il a fait appel aux mécaniciens des régimes qui l’ont succédé… qui lui ont appris leurs méthodes de gestion ethnocentristes et de gabegies.
C’est sans doute l’une des principales raisons des échecs du régime Rpg Arc-en-ciel. Et c’est peut-être une des explications du choix du professeur/président de commencer son premier mandat, en décembre 2010, sur une politique du diviser pour régner, en stigmatisant une importante frange de la population, les peulhs, qui constituent au moins 40 pour cent des Guinéens et surtout l’essentiel de l’électorat de son adversaire, Cellou Dalein Diallo, président de l’Ufdg.
En sa fin de règne, cette stratégie va-t-elle prospérer comme en 2010 ? Rien n’est moins sûr car, les Guinéens de toutes origines, en commençant par ceux de la Haute Guinée, abusivement qualifiée de fief du Rpg arc-en-ciel, ont hâte de tourner la page de la gouvernance du Président Alpha Condé. Les élections communales du 4 février 2018 ont démontré, malgré un fichier électoral taillé sur mesure, qu’ils veulent d’autres dirigeants. Mais comme le Président guinéen invite ses compatriotes à l’affrontement plutôt qu’à la concertation, il faudrait bien se demander combien de morts devront être comptés pour que le chef de l’État guinéen accepte de surseoir au changement constitutionnel que plusieurs considèrent comme un coup d’État.

Ibrahima Sory BALDE, in GuinafNews.info

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