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La CAF piégée par le Sénégal, la Guinée doit prouver cela dans son appel

C’est ridicule qu’un pays en Afrique traite un autre de pratiquer la fraude sur l’âge de ses joueurs. Pire, c’est la confédération africaine qui se fait piéger par des manœuvres de ceux qui ne mettent en avant que leurs intérêts. Le Sénégal a bien réussi dans ce sens à faire un grand pont à la structure d’Ahmad Ahmad.

« La fraude sur l’âge n’est pas une question de football. En Afrique, la question va au-delà du football…On est encore dans une logique dans beaucoup de situations où l’idée d’être jeune, c’est l’obligation. Donc on voit des étudiants qui fraudent sur leur âge, des fonctionnaires et autres, il n’y a pas que dans le football que ça se passe… », a  fait remarquer, Pierre Lafranchi, coordinateur du programme Fifa/ CIES en Afrique, dans un entretien accordé à SourceA, journal d’info générale du Sénégal, en avril dernier. Poursuivant, il a aussi confié que « la mesure que la CAF a prise existe mais, elle est problématique».

Plutôt que d’améliorer de vigilance, la Confédération africaine de football conteste, elle-même, ses propres mécanismes de contrôle notamment l’IRM dans la  lutte contre la fraude sur l’âge des jeunes dans ses compétitions de petites catégories. C’est l’échec total.

L’IRM de la CAF sert à que dalle

Le Malgache, Ahmad Ahmad, président de la CAF s’était montré très satisfait des examens qui avaient permis à tous les joueurs de participer à la dernière CAN U17 organisée par la Tanzanie. « On a pu voir que ceux qui ont passé l’IRM ont joué la compétition. », a-t-il fait savoir à l’issue de la finale opposant la Guinée au Cameroun.

Pourtant, la CAF avait réussi des plaintes du Sénégal contre la Guinée et le Maroc contre le Cameroun. Elle a débouté la fédération sénégalaise de football qui était agité à l’idée que la Guinée avait aligné 2 joueurs qui selon elle, ont falsifié leurs passeports.

L’instance dirigeante du football africain s’était basée sur le respect des résultats des examens de l’IRM. Des tests  appliqués à Dakar, Maroc et en Tanzanie sur ces deux joueurs incriminés.

Le Sénégal dans le complot joue à la  ruse

Ces joueurs notamment Aboubacar Conté et Ahmed Tidiane Keita  ont pris part à la finale du tournoi de la zone A qui opposait le Sénégal à la Guinée à Dakar. Avec ces joueurs, le Syli a perdu face aux Lionceaux 4 à 0 (ndlr : l’arbitre mauritanien au sifflet, ce jour-là, était tout sauf neutre)

Mais animées d’une culture de revendication, les autorités sénégalaises ont préféré faire table rage sur les résultats de l’IRM effectués dans un hôpital de Dakar. Dans une position de triomphe, la fédération sénégalaise de football est restée dans un silence coupable.

Pourquoi, le Sénégal n’avait pas dévoilé toutes ces pièces à conviction à sa disposition, aujourd’hui, pour aider la CAF à mieux parfaire son image dans la lutte contre ce phénomène ?

Augustin Senghor n’a signalé cette supposée fraude sur l’âge que quand, il a perdu sur le terrain face à la même équipe en Tanzanie (1-2) en phases de poules de la CAN U17. Ça en dit long sur le complot contre la CAF,  très naïve.

Si les membres du jury disciplinaire ne jugent que les faits, ce point ne devrait pas, aussi, sauter à l’œil. Pire, après avoir été débouté, le Sénégal a piétiné l’autorité  de la CAF pour saisir le tribunal arbitral du sport.

Aussi, ce qui est incompréhensible dans la réaction des membres du Jury disciplinaires, c’est la reprise du dossier alors que la CAF avait tranché sur cette affaire. Est-il possible d’être à l’attente de la décision du TAS et faire un appel de la décision de la CAF ?  Il y a anguille sous roche.

Au regard de la sentence du Jury, de toutes les équipes qui ont participé à la CAN U17 Tanzanie 2019, seule,  la Guinée est considérée  être le grand tricheur.  Ridicule.

La Guinée doit laver l’affront et elle a toutes les armes

La fédération guinéenne de football s’est fendue d’un communiqué pour traiter la décision des membres du jury disciplinaire d’erronée. Il ne faut pas s’arrêter simplement a faire des communiqués. Il y a lieu désormais de parfaire son image.

Et l’avenir d’Antonio Souaré, président de la fédé guinéenne, en dépendra aussi, s’il veut bousculer la hiérarchie au sein de la CAF. Il  doit se munir des spécialistes, des vrais, pas des démagogues,  pour mieux défendre les intérêts de la Guinée.

Il y a trois organes juridictionnels de la CAF : le Jury disciplinaire, le Jury d’appel, la commission d’éthique.

« Le Jury d’appel est chargé d’étudier et de se prononcer sur tous les appels contre toute décision du Jury disciplinaire, ou toute autre commission, que la réglementation de la CAF ne déclare pas définitive ou ne soumet pas à la compétence d’un autre organe », stipule le code disciplinaire de la CAF.

En tout cas, la Guinée a plusieurs issues pour reprendre son ticket qualificatif au Mondial Brésilien.

Il faut vérifier aussi que les séances de travail ont respecté les formes.

Dans le code disciplinaire, la CAF exige :

1-Les Jurys siègent valablement si trois (3) des membres au moins sont présents. Les décisions sont prises à la majorité simple ; en cas d’égalité, la voix du Président est prépondérante.

2-A la demande du Président, le Secrétariat convoque le nombre nécessaire de membres pour chaque séance.

3-Pour les séances ayant lieu pendant la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations et les autres compétitions de la CAF, trois (3) membres de chaque Jury au minimum doivent être invités.

Récusations

Au début de chaque réunion les membres doivent annoncer s’ils ont une récusation (droit) ou non. Un membre d’un organe juridictionnel ne peut siéger lorsque le cas traité le concerne ou concerne son association nationale, ou un club, un officiel, un joueur de cette dernière.

Il en est de même s’il est directement intéressé au résultat du litige. Dans le cas d’un conflit visé ci-dessus, le membre déclarant tel conflit doit être remplacé par l’application des dispositions de l’article 70, para 1, afin de maintenir le quorum.

En cas de contestation, le Président tranche. Les actes de procédures auxquelles la personne récusée a participé sont nuls.

 

Yvon LEROUX, Dakar

 

 

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