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Guinée : l’heure n’est pas à une élection présidentielle, mais plutôt à une transition

Le 18 octobre 2020, une date aux grands enjeux : élection ou transition ? Quelle voie de sortie de crise?

Le compte à rebours a commencé. Le 18 octobre 2020 approche à grands pas. C’est une date à enjeu important pour la Guinée. L’élection présidentielle programmée aura-t-elle lieu ? Ou bien les tractations politiques et diplomatiques en cours vont accoucher d’une transition politique ? Bien malin qui pourra le prédire.

Dans le landerneau, des activistes de la politique et de la société civile s’agitent à créer des alliances, coalitions et autres mouvements, soi-disant de soutien au 3ème mandat ou de lutte pour l’alternance.

Ce genre de rendez-vous, on le sait pose un véritable problème existentiel à de nombreux partis politiques et institutions de la société civile. Ces organisations professent intempestivement leur foi en la République et la démocratie. Elles crient haut et fort leur neutralité et/ou opposition à la gouvernance en cours, critiquent la corruption du fichier électoral et la domestication de la CENI par l’Exécutif. Certaines dénoncent même l’illégalité de la ‘’nouvelle constitution’’ et la volonté de présidence à vie du Chef de l’Etat. Mais patatra, elles cautionnent la tenue de l’élection le 18 prochain. Sans un iota de chance de l’emporter certaines se portent candidats avec ou sans Alpha.

En réalité ces organisations sont dirigées par des responsables dominés par un égo démesuré et une phobie  tenace à l’endroit des leaders charismatiques porteurs de l’idéal de changement ambitionné par le peuple. Pour cette raison, ils caressent le secret désir de voir ces derniers exclus du jeu électoral pour qu’eux, se fassent une petite place au soleil. Et à cette fin, ils amusent la galerie et participent même sournoisement à la création et l’entretien des situations de crise dans le pays.

Si non comment comprendre que dans le contexte conflictuel actuel de la Guinée, caractérisé par la méfiance et la défiance, entre les acteurs politiques d’une part, entre les gouvernants et les gouvernés d’autre part ; dans des conditions où les questions basiques du fichier et de l’organe de gestion des élections sont loin d’être réglées, comment comprendre que des acteurs réclament à hue et à dia, une élection sensée créer plus de problèmes qu’elle n’en résoudra. De toute évidence, l’heure n’est pas maintenant à l’élection, mais plutôt à la transition.

Les bonnes consciences soucieuses de l’alternance doivent réfléchir et travailler à la préparation d’une transition politique encadrée. Et vraisemblablement, la voie appropriée à cela est celle du FNDC. Cette organisation s’est donnée une personnalité suffisamment responsable et une forte crédibilité n’en déplaise à ses détracteurs. Elle s’est forgée une image respectable et respectée à l’intérieur et à l’extérieur du pays, d’où son incontestable légitimité. Tous les patriotes doivent s’investir à féconder son combat par des initiatives et propositions constructives. Les cadres et Intellectuels doivent être en première ligne de cette démarche. Ceux-là doivent arrêter les critiques et les faux-semblants malheureusement trop courants dans leurs dires, faits et gestes, qui ne font que nuire à l’organisation.

Aussi, il faut se donner les moyens de mobiliser la Communauté internationale pour la rendre plus sensible au drame guinéen dans la perspective de l’impliquer davantage aux côtés des acteurs nationaux. Il faut également maintenir la pression sur le pouvoir par tous les moyens légaux possibles jusqu’à la victoire finale.

Le soutien de Dieu est plus efficace et plus rentable. Puisse-t-Il davantage soutenir le FNDC vers le succès. Ainsi soit- il !

 

Sény Facinet Sylla

Ex. Secrétaire Général Adjoint des Affaires Religieuses

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