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Guinée-Bissau: la Cédéao reconnaît la victoire d’Umaro Sissoco Embalo et lui demande d’engager immédiatement une réforme de la Constitution

L’instance régionale de l’Afrique de l’ouest, fait son mea-culpa sur la présidentielle en Guinée-Bissau. Près de quatre mois après la tenue du second tour du scrutin du 29 décembre 2019, l’organisation ouest-africaine reconnaît enfin la victoire d’Umaro Sissoco Embalo. Une victoire du candidat du Madem annoncée par la Commission nationale des élections, mais toujours contestée devant la Cour suprême par le camp de son rival du PAIGC, Domingos Simoes Pereira.

« Face à la persistance du blocage », l’organisation ouest-africaine, médiatrice en Guinée-Bissau, veut sortir de l’impasse. Il faut dire qu’Umaro Sissoco Embalo attendait cette reconnaissance depuis le 1er janvier dernier, date de l’annonce des résultats provisoires. Il a depuis fait une  tournée dans certains pays de  ses soutiens sur le continent, notamment le président sénégalais Macky Sall, au Nigéria chez le président Muhammad Buhari. Et il est donc désormais reconnu par les chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao.

Dans un communiqué, publié ce jeudi matin, l’organisation-ouest africaine « note que la Commission nationale des élections a proclamé à trois reprises les résultats définitifs de la présidentielle, même si les incompréhensions avec la Cour suprême n’ont pas permis de régler le contentieux électoral », et prend cette décision « après analyse approfondie de la situation politique du pays ».
C’est donc une victoire diplomatique pour Umaro Sissoco Embalo, qui avait organisé sa propre investiture fin février dernier dans un hôtel de Bissau avant de s’installer au palais présidentiel, avec le soutien affiché des militaires. Un « coup d’État », du point de vue de ses adversaires.

Vers de nouvelles  l’organisation des élections législatives ?

Néanmoins, cette reconnaissance n’est pas totale puisqu’elle ne concerne pas son gouvernement. La Cédéao demande, en effet, à Umaro Sissoco Embalo de désigner un nouveau Premier ministre et un nouveau gouvernement au plus tard le 22 mai, « conformément à la Constitution ». La loi fondamentale prévoit effectivement la nomination d’un Premier ministre issu de la majorité au Parlement. Une majorité acquise au PAIGC et ses alliés.

Or Umaro Sissoco Embalo a limogé le gouvernement d’Aristide Gomes, et nommé à sa place une nouvelle équipe, dirigée par Nuno Nabiam. Ce mercredi, le président désormais reconnu par ses pairs ouest-africains a évoqué l’organisation de nouvelles élections législatives. Les chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao soulignent aussi « la nécessité d’engager immédiatement une réforme de la Constitution, qui sera soumise à un référendum dans six mois afin d’assurer la stabilité du pays. »

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