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Eventualité d’une crise post-électorale : ‘’A quel prix nos politiques sont-ils prêts pour la lutte du pouvoir pour le pouvoir ?’’

Tribune. Le souhait de la grande majorité des êtres humains est de vivre en paix et en sécurité, d’avoir un toit sur la tête, de nourrir leurs enfants, de les envoyer à l’école et d’avoir accès aux soins médicaux quand la maladie ou l’âge l’exigent. Mais cette vision du monde, logique, raisonnable, dépassionnée, n’est pas partagée par les gouvernements autoritaires et les groupes radicaux en lutte pour le pouvoir ». Nicole Bacharan, Historienne et politologue a publié en collaboration avec Dominique Simonnet : Les Secrets de la Maison Blanche, Perrin, 2014.

En effet, les projets de réformes courageuses au bénéfice des populations guinéennes sont loin d’être une priorité inscrite dans l’agenda de nos gouvernants et ceux. Celles qui prétendent nous gouverner. C’est bien malheureux et dommage pour notre pays !

En vérité, l’élection dans une démocratie représentative (au sens maximaliste du terme) est l’aboutissement d’un mécanisme par lequel le peuple exercice librement sa souveraineté dans le choix de ses représentants. Mais à chaque rendez-vous important dans l’histoire politique de notre pays, notamment à l’occasion de chaque processus électoral, nous avons comme l’impression d’être « à la dernière borne kilométrique avant le chaos ». Dans ces cycles infernaux de crise : parti ou coalition de partis politiques au pouvoir et les partis politiques de l’opposition jouent à tour de rôle la poudrière durant tout le long du processus, c’est-à-dire avant, pendant et après chaque échéance électorale. Ils crient ensemble à la fraude et à la victoire. Quel drôle de jeu politique !

À l’évidence, l’instabilité sporadique et grandissante qui pointe à l’horizon au lendemain de ce scrutin du 18 octobre 2020, dont l’issue était déjà connue de tous incrimine en premier lieu, au Président de la République, le Pr Alpha Condé, lui dont la mission première après son accession à la magistrature suprême de notre pays, était de créer pour notre pays des conditions de stabilité institutionnelles, la prospérité économique et sociale, le respect des principes directeurs de la démocratie représentative, la sécurité des personnes et de leurs biens, la justice sociale, le respect des lois de la République.

Or, force est de constater que, de par son action néfaste consistant à changer la Constitution du 10 mai 2010 pour briguer un mandat de plus, a créé au sein de la population un sentiment de consternation, désolation et de frustration. Bref, notre espérance démocratique est tombée dans la désuétude dès l’annonce de sa candidature à ce scrutin présidentiel pour cet autre de trop !

Ensuite, la responsabilité secondaire incombe également à la classe politique de l’opposition républicaine  dont certains leaders ont pris part au scrutin du 18 octobre. Sachant au préalable les conditions peu rassurantes de la tenue d’un scrutin libre, transparent, crédible et accepté de tous, ils ont décidé de s’y engager contre toute attente dans cette course à la présidence en comptant sur le seul langage de la rue. Et, sans surprise, l’ex chef de file de l’opposition,  en l’occurrence M. Mamadou Cellou Dalein Diallo (Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée), s’est autoproclamé vainqueur à moins de 24h dudit scrutin. Et, sans surprise, à moins de 24h de son annonce spontanée, trois jeunes ont été arrachés à notre affection à la fleur de leur âge. L’on se demande, à quel prix nos politiques sont-ils prêts pour la lutte du pouvoir pour le pouvoir ?

Aux jeunes, préservons nos vies !

 

Aly Souleymane CAMARA

Analyste politique

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