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En Guinée, on tue, on emprisonne, on frappe, on gaze, on blesse !

Restez sur vos strapontins ! Quatre jeunes ont été assassinés par les assassins entre les 14 et 15 Novembre 2019. Ils ne sont pas morts. On les a tués par balles réelles. Assassinés pour avoir rêvé et voulu matérialiser leur rêve: celui d’être dans un État démocratique. Mais les démons étaient aux aguets.

Le bilan est rouge. Trop rouge même. Du sang partout. Le sang de nos jeunes enfants, de nos frères, le cousin de beaucoup ou le neveu des autres. Nos frères jadis armés de courage et de patriotisme, de grandeur d’esprit et de clairvoyance face à un régime cupide et sanguinaire.

Ils sont tombés sous les balles des tueurs en série qui, pour le moment, jouissent d’une impunité totale mais temporaire. Que ces derniers apprennent bien l’histoire de chaque pays. La Gambie ouest africaine n’en déroge pas à la règle. Yaya Jammeh parti, les autres bourreaux passent aux aveux drapés d’une peur et d’une ignominie indescriptibles.

Qu’aucun de ces ministres et hauts cadres ou autres présidents d’institutions ne démissionne. Qu’eux tous restent sur leurs strapontins respectifs. Car, ils sont déjà comptables et coupables des plus crapuleux crimes des temps modernes. Leur place, c’est à la loge des bourreaux.

Actuellement en Guinée, il n’y a pas de ligne médiane. Soit tu es bourreau gouvernemental, soit tu es victime pro-démocratie. L’histoire retiendra et jugera. Ne dit-on pas que le peuple a l’œil ? Si oui.

Les deux seuls ministres qui ne voulaient pas cautionner cette barbarie d’Etat avaient bien pris les devants en jetant l’éponge avant le macabre. Qu’il leur soit quand même reconnu leur refus de parrainer ces actes crapuleux. On tue, on emprisonne, on frappe, on gaze, on blesse. Voilà la réalité. Nous sommes dans le pays des bidons et des voyous.

Ces derniers temps, les assassins ont peaufiné un plan sélectif qui consiste à abattre que des jeunes de moins de 20 ans et frapper leurs familles, par conséquent, endeuillées. On ne peut même plus se permettre de pleurer nos morts. On risque d’augmenter la colère du chef et de ses Lakoudous. Tout ceci, pour faire mal. On en a vraiment pas besoin ni à Ratoma, ni à Matam, point à Kaloum ou dans Dixinn et jamais à Yomou ou à Siguiri. Nulle part dans ce pays, nous ne voulons voir un compatriote succomber sous les balles, les matraques ou le gaz lacrymogène de notre soldatesque.

Monsieur le Président, soyez de nous autres. Ce peuple qui vous parle et que vous n’arrivez pas encore à écouter à cause du bruit des faucons de votre palais. Allez-vous-en !

 

Boubacar BARRY

Citoyen Guinéen pour une alternance en 2020

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