- À la Une, Actualités, Afrique, Politiques

Coup d’Etat  au Gabon : les mutins sont mis aux arrêts

Le président gabonais est en convalescence au Maroc où il a été transféré après avoir été soigné à Riyad d’un AVC qui avait nécessité son hospitalisation pendant plus d’un mois dans la capitale saoudienne. 

Le président gabonais est en convalescence au Maroc où il a été transféré après avoir été soigné à Riyad d’un AVC qui avait nécessité son hospitalisation pendant plus d’un mois dans la capitale saoudienne. (Crédits : Reuters)

C’est le «coup d’Etat » le plus bref au monde. En quelques heures, le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), un commando d’élite, a neutralisé les mutins qui ont tenté ce lundi 7 janvier de s’emparer du pouvoir au Gabon. En l’absence d’Ali Bongo, en convalescence au Maroc, la situation plus que jamais confuse, semble désormais sous contrôle. Au moment où nous mettons en ligne, une source de la présidence gabonaise confirme à « La Tribune Afrique » que la tentative a été avortée, et que les mutins ont été arrêtés. Détails.

« Ils ont été arrêtés!». Au bout du fil, une source de la présidence gabonaise confirme l’information donnée quelques minutes plus tôt par Guy Mapangou, le ministre de la Communication. Ce dernier mettait fin au suspense teintée d’angoisse des Gabonais en annonçant l’arrestation des mutins par le GIGN, un commando d’élite de la Gendarmerie.

Quelques heures plus tôt, Libreville était tirée de son sommeil par une brusque interruption des programmes de la Radio-télévision Gabonaise (RTG), vers 6h30 du matin. Deux heures auparavant, un groupe de militaires avait investi et pris le contrôle de la radio d’Etat pour y lire un communiqué à destination des Gabonais.

Sous l’intitulé de «Conseil national de restauration», le mouvement emprunte la même sémantique que les juntes qui se sont emparés du pouvoir ces dernières années en Afrique. Très tôt ce lundi 7 janvier 2019, un groupe de militaires à la tête duquel on retrouve un membre de la Garde républicaine.

Béret vert vissé sur la tête, le lieutenant Kelly Ondo Obiang, le commandant adjoint de la Garde Républicaine, était désormais devenu le visage connu de cette « junte » sur laquelle on peut mettre un nom. Coup d’Etat ? Bicéphalisme dans les rangs de l’armée ? Les Gabonais, la tête dans le noir, et littéralement dans le noir suite à des coupures d’électricité, sans accès à Internet, suivaient dans l’angoisse et la peur, le déroulement des événements. Des échanges de coups de feu sont même signalés par des correspondants des médias, pendant certains quartiers de Libreville étaient bouclés.

Dans son message, Kelly Ondo appelle les hommes de rang et les sous-officiers à se procurer les armes des casernes, à boucler et prendre le contrôle des points stratégiques dans le pays. Puis le message convoque à l’Assemblée nationale des généraux de l’armée gabonaise, des militants de la société civile, la présidente du Sénat et le Secrétaire général du PDG (au pouvoir), désignés sous le vocable de «forces vives de la Nation».

«Si vous êtes en train de manger arrêtez, si vous êtes en train de prendre un verre arrêtez, si vous dormez réveillez-vous, réveillez vos voisins dans toutes les provinces, toutes les villes, tous les villages réveillez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue en occupant les aéroports, les radios et télévisions, les bâtiments publics jusqu’à ce que nous mettons hors d’état de nuire tous les ennemis de la patrie. Ce lundi 7 janvier 2019 doit être celui du peuple gabonais soutenu par son armée», pouvait-on entendre dans le message lu par le lieutenant Kelly Ondo Obiang.

 

Le chef de cette junte mort-née dénonçait une théâtralisation du pouvoir gabonais par une « chosification» du président Ali Bongo, malgré sa maladie qui, selon son message, l’a dépouillée de ses «facultés physiques et mentales». L’homme au béret vert faisait référence au discours d’à peine 4 minutes qu’Ali Bongo avait lu depuis le Maroc, à destination de ses compatriotes.

Le président gabonais est en convalescence au Maroc où il a été transféré après avoir été soigné à Riyad d’un AVC qui avait nécessité son hospitalisation pendant plus d’un mois dans la capitale saoudienne.

Profitant de cette absence du chef de l’Etat qui a nourri un débat sur une possible vacance du pouvoir, le «Conseil national de restauration» a donc tenté de s’emparer du pouvoir, en vain. Kelly Ondo Obiang entre tristement dans l’histoire gabonaise comme l’auteur du «coup d’Etat le plus bref au monde» !

 

Afrique.latribune.fr

 

Laisser un commentaire