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COP24 : quand la finance climatique bloque la clôture  de cérémonie  

On l’attendait pour le vendredi 14 décembre au soir, mais il semble que les discussions ne soient pas encore terminées. L’accord de Katowice destiné à mettre en fonction l’accord de Paris sur le climat à partir de 2020 va-t-il enfin être adopté ce samedi ? 

En principe l’accord devrait être adopté ce samedi 15 décembre car les textes, quasi terminés, sont sortis dans la nuit et l’assemblée plénière ne devrait pas tarder à reprendre. Se mettre d’accord à 196 pays est un long processus, car aux Nations unies, c’est le consensus qui régit l’adoption d’un texte, ce qui signifie des concessions de part et d’autre et donc beaucoup de discussions.

Présentation d’un plan tous les deux ans

Mais voici l’essentiel des textes qui devraient être adoptés dans la journée : à partir de 2020, les pays devront  présenter tous les deux ans leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre et leurs actions d’adaptation au changement climatique. Et ceci pour analyse et vérification auprès du secrétariat de la commission des Nations unies pour le climat.

Contrairement au protocole de Kyoto auquel l’accord de Paris succède, les pays les moins avancés et les petites îles seront soumis aux mêmes règles, mais pourront demander un délai de mise à niveau et des aides financières à ce titre. Tous les cinq ans, à la lumière de ces différents rapports, les Etats pourront réévaluer leurs objectifs et aller plus loin.

Des engagements qui pourront évoluer

Concernant les pertes et dommages dus au changement climatique, les pays industrialisés, qui n’assument pas leur responsabilité juridique, ont tout juste accepté une mention de bas de page, ce qui ne satisfait pas les pays les plus vulnérables.

Mais l’accord de Paris privilégie le long terme. Les pays qui se sont engagés pourront profiter des prochains rendez-vous des Nations unies sur le climat pour montrer leur bonne volonté et faire évoluer leurs engagements.

Ce qui va peut-être passer à la trappe

Même si les débats ne sont pas finis, on connaît déjà les sujets qui risquent de passer plus ou moins à la trappe. Des sujets qui concernent les paysans pauvres et les habitants des petits Etats insulaires. Les ONG qui suivent ces négociations climatiques depuis des années, ont donc l’impression que c’est toujours les mêmes qui trinquent.

L’ONG CCFD Terre Solidaire se bat pour que la souveraineté alimentaire soit inscrite dans le manuel d’application pour éviter que des paysans se fassent chasser de leurs terres. Il y a en effet une pression sur les terres parce qu’elles peuvent servir de puits de carbone. Anne Laure Sablé de cette ONG est un peu dépitée : « Malheureusement, on est très pessimistes sur le fait que la sécurité alimentaire puisse revenir. Pourtant c’était quelque chose sur lequel on s’était énormément battus. Au moment de l’accord de Paris, on avait réussi à obtenir l’inscription de la sécurité alimentaire dans le préambule de l’accord. Pour nous, tout l’enjeu, depuis trois ans, était que les Etats seraient obligés de justifier quelle politique publique ils ont mis en place pour préserver la souveraineté alimentaire des peuples. »

Un autre sujet ce sont les pertes et dommages. C’est-à-dire ce qui est irréversiblement perdu en raison du dérèglement climatique. Et cela concerne surtout les petits Etats insulaires. Fanny Petitbon, de Care France, s’alarme : « On a des territoires qui sont en train de disparaître sous le niveau de la mer. On est en train de perdre des vies humaines. Vous ne pouvez pas l’ignorer ». Pour l’instant, les pertes et dommages sont dilués dans des chapitres sur d’autres thèmes alors que, pour les ONG, c’est un sujet à part entière qui devrait avoir une place importante dans les textes.

RFI

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