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AREVA et le retour du scandale de l’Uranium Gâte au Niger : la société civile nigérienne se mobilise devant la justice française

Le Niger possède 8% des réserves mondiales d’uranium, un métal indispensable pour le fonctionnement des centrales nucléaires. Depuis l’indépendance du pays de la France en 1960, c’est l’entreprise française AREVA (devenue ORANO), par l’intermédiaire de ses filiales, qui exploite l’uranium nigérien.

Le 16 février 2017 éclatait le « scandale de l’Uranium Gate » qui a fait perdre au groupe français Areva 101 millions de dollars lors de la vente d’un stock d’uranium en novembre 2011. En passant par des intermédiaires russes et libanais, des rétros commissions auraient été perçues par plusieurs acteurs, dont des nigériens.

Bien que le siège d’AREVA ait été perquisitionné à Paris en novembre 2017, personne n’a encore été inquiété pour ces détournements. Après une longue enquête préliminaire du Parquet National Financier français, une information judiciaire a été ouverte en février 2020 par un juge d’instruction pour « corruption d’agent public étranger, corruption privée, association de malfaiteurs, abus de bien sociaux, abus de confiance et blanchiment en bande organisée de ces délits » concernant la vente d’uranium nigérien par la société AREVA.

En raison de son statut et de son implication depuis le début dans la révélation de ses agissements susceptibles de revêtir des qualifications pénales, le 30 novembre 2020 le ROTAB*, soutenu par les mouvements Tournons La Page (TLP) et Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP), s’est constitué partie civile par voie d’intervention auprès de la juge d’instruction en charge de l’affaire au sein du Tribunal judiciaire de Paris.

En 2018, la société AREVA a été renommée ORANO. « Changer de nom ne devrait pas dédouaner l’entreprise et ses complices des scandales du passé. Les personnes responsables des détournements doivent être amenés à s’expliquer et le cas échéant traduit en justice » conclut Ali Idrissa, Coordinateur du ROTAB au Niger.

Depuis 2013, le Réseau des Organisations  pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB), dont l’objectif est de « contribuer à la lutte contre la corruption sous toutes ses formes », dénonce des irrégularités dans les agissements d’AREVA au Niger. Si le ROTAB dénonce la corruption qui sclérose la société nigérienne, il ne désapprouve pas l’exploitation de l’uranium, à la condition que celle-ci respecte les principes de transparence et soit moteur de développement pour la population locale. Le ROTAB a par exemple désapprouvé la suspension du projet de la mine Imouraren débuté en 2009, puis interrompu en 2014. Ce projet devait permettre au Niger de devenir le 3ème producteur mondial d’uranium et de créer de nombreux emplois pour les jeunes.

 

Niamey, le 3 décembre 2020

 

CONTACTS

Ali IDRISSA – Coordinateur du ROTAB :

ali.idrissa1@gmail.com / +227 96 47 10 57

Maikoul ZODI – Coordinateur de TLP-Niger :

maikoulz@yahoo.fr / +227 92 68 68 68

Me Élise LE GALL – Avocate au Barreau de Paris, mandatée par le ROTAB : cabinet@le-gall-avocat.com / +33 1 40 05 50 83

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