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Aliou Bah : « Soutenir la forfaiture, c’est se disqualifier pour parler de la légalité »

Lorsque j’entends des hauts responsables de l’État justifier ou défendre la répression criminelle d’innocents citoyens par l’argumentation de leur appartenance politique, je mesure davantage le degré de cynisme et d’irresponsabilité de ceux qui gouvernent la Guinée.

Même sur un champ de guerre, le fait de tirer sur des ennemis désarmés et inoffensifs qui ne représentent donc aucun danger, est un acte constitutif de crime de guerre. Cela veut simplement dire que même la guerre obéit à des lois, et ceux qui les enfreignent peuvent s’exposer à des poursuites judiciaires.

Dans notre pays, en lieu et place d’une justice indépendante qui doit établir les faits, on entend plutôt un Président et ses ministres, avec désinvolture et mépris, porter des étiquettes politiques aux victimes et défenseurs des droits de l’homme pour espérer nier, banaliser et décrédibiliser les crimes commis et les rapports établis.

À la dimension d’un État, le fait de refuser de mener des enquêtes et des poursuites judiciaires pour établir la vérité et exprimer de la compassion à l’endroit des victimes, suffit pour déduire sa responsabilité active sur les crimes et délits en question. Et cela est une vérité universelle car seul le pouvoir public dispose des prérogatives législatives et exécutives de rendre justice.

Alors lorsqu’on prétend parler et agir au nom de l’État, on s’exprime en termes de citoyens et de lois, et non dans un langage dévalorisant pour soi qui consiste à nier les faits par des arguments indignes de la fonction Étatique. C’est le minimum en matière de comportement et d’attitude de la part d’un dépositaire de l’autorité publique.

Bref, pour un régime dont le fondement est une constitution illégale et souillée de sang, le comble du ridicule est de voir ses serviteurs et adeptes se faire passer pour des promoteurs du respect de la loi.

Soutenir la forfaiture, c’est se disqualifier pour parler de la légalité. Alors qu’ils arrêtent de nous tympaniser en confondant la loi et leurs intérêts sordides.

 

Aliou BAH

MoDeL

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