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Afrique subsaharienne: Les paiements d’intérêts sur la dette publique sont passés de 5 % à 10 % des recettes

L’Afrique subsaharienne connaît une légère accélération de sa croissance, qui passe de 2,8 % en 2017 à 3,4 % en 2018, selon la dernière édition des Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne publiées par le FMI.

Cette accélération est due en grande partie à l’amélioration des politiques appliquées dans certains pays et à une conjoncture extérieure plus favorable, caractérisée par une croissance mondiale plus forte et par une hausse des cours des produits de base. Ces facteurs ont entraîné d’importantes entrées de capitaux. Ainsi, les émissions d’obligations d’État par des pays préémergents (Côte d’Ivoire, Kenya, Sénégal et Nigéria) ont atteint des niveaux records.

L’économie de l’Afrique du Sud et du Nigéria, les deux poids lourds de la région, tourne en dessous de la normale, ce qui pèse fortement sur la croissance régionale.

Le niveau de la dette publique

Le niveau de la dette publique a augmenté dans la région : sur les 35 pays à faible revenu de la région, 15 sont aujourd’hui surendettés ou présentent un risque élevé de le devenir. Les paiements d’intérêts ont également augmenté, absorbant une part croissante des recettes : dans la région, les paiements d’intérêts médians ont doublé entre 2014 et 2017, passant de 5 % à 10 % des recettes.

La multiplication des prêts improductifs et le ralentissement généralisé de la croissance du crédit au secteur privé sont également préoccupants. Le nombre de ces prêts a tout particulièrement augmenté dans les pays riches en ressources naturelles, où la morosité économique s’est traduite par une dégradation de la qualité du crédit et où les arriérés de l’État continuent d’affecter le secteur bancaire.

Transformer le repris en une croissance durable et robuste

Les dirigeants doivent profiter de la conjoncture extérieure favorable pour transformer la reprise actuelle en une croissance durable et robuste, en prenant des mesures pour réduire la dette et relever le potentiel de croissance à moyen terme.

Une politique budgétaire prudente, donnant la priorité à l’augmentation des recettes fiscales, s’impose pour prévenir l’accumulation excessive de la dette publique et dégager des marges pour des dépenses essentielles dans les infrastructures et en matière sociale.

Malgré des avancées considérables dans la mobilisation des recettes au cours des 20 dernières années, l’Afrique subsaharienne présente le ratio recettes-PIB le plus faible, avec un niveau médian de 18 % en 2016, soit cinq points de pourcentage de moins que les autres pays émergents ou en développement. La plupart des pays de la région pourraient lever des recettes beaucoup plus importantes. Selon le rapport, les pays d’Afrique subsaharienne pourraient en moyenne accroître leurs recettes fiscales à hauteur de 3 à 5 % du PIB , soit un montant largement supérieur à l’aide internationale que la région reçoit chaque année.

 

 

intellivoire.net

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