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0,2% pour financer l’intégration en Afrique : la Côte d’Ivoire prend le leadership

«Les Africains ne pourront être crédibles que s’ils arrivent à se prendre en charge», sont les premiers mots du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara à son arrivée avant-hier samedi 1er juillet, à l’aéroport d’Addis Abeba en Ethiopie où il participe, les 3 et 4 juillet au 29esommet ordinaire de l’Union Africaine.

La responsabilité des États africains sur le plan du développement du continent est de plus en plus au centre des débats tant lors des grandes réunions régionales africaines que les sommets internationaux. À Addis Abeba, les dirigeants et représentants des 55 pays membres de l’union africaine débattent depuis ce lundi 3 juillet 2017 de la question de la réforme de l’UA, des crises dans le Sahel mais aussi au Soudan du sud et en Libye. Dépendante des grandes puissances occidentales sur le plan militaire et économique, ce qui la rend vulnérable au plan politique (avec une influence de la communauté internationale dans les élections et se posant en baromètre de la démocratie), l’Afrique veut rattraper son retard. C’est cette prise de conscience qui a suscité la création d’une force militaire africaine dans le Sahel (G5) qui offrira une vraie force multilatérale sous régionale après les forces régionales : Afrique du Nord (Algérie, Egypte-Maroc) et Afrique Subsaharienne (Afrique du sud, Angola, Nigéria).

 La Côte d’Ivoire prend le leadership

La Côte d’Ivoire, pôle régional au sein de l’UEMOA sort d’une crise sociopolitique et économique. Malgré ce handicap, elle représente avec 72 milliards de dollars 40% du PIB de la zone Uemoa. Elle est redevenue le hub de l’Afrique de l’Ouest francophone même si la croissance (7% du PIB) n’est pas totalement inclusive, avec près de la moitié de la population vit en deçà du seuil de pauvreté, et un taux de chômage des jeunes en milieu urbain estimé à près de 75%, dans une économie encore dépendantes de la réconciliation politique et de la stabilité du pays.

Malgré ce contexte, le pays se veut audacieux, avant-gardiste et solidaire des autres États africains, en matière d’intégration, en devenant le premier pays du continent à appliquer la taxe de 0,2% sur les importations destinées à la consommation issues des pays non membres de l’UA pour financer les activités de l’organisation. Cette taxe existe déjà au niveau de la Cedeao et permet aux organes de l’union de fonctionner correctement !

À ce jour, l’Afrique de l’Ouest est la zone la plus avancée en matière d’intégration sur le continent africain. Pendant que les discussions sont en cours sur la question à Addis Abeba, la Côte d’Ivoire n’a pas voulu tergiverser. L’ordonnance prise dans ce sens par le président ivoirien, après adoption en conseil des ministres est applicable depuis le 1erjuillet 2017.  » La taxe à l’importation de l’UA vient ainsi traduire en acte concret, l’engagement de la Côte d’Ivoire de promouvoir tous les instruments et mécanismes en faveur de l’intégration africaine » , avait déclaré le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Nabagné Koné à la sortie du conseil des ministres le mercredi 28 mai dernier.

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